[spectre] Le blog d'Oreste Scalzone
Aliette Guibert
guibertc at criticalsecret.com
Sun Apr 10 15:14:27 CEST 2005
Le texte d'Oreste que nous venons de recevoir à l'instant avec ses documents
attachés en Word et en .RTF (retirés ici)
Avec l'adresse opérationnelle du blog.
http://orestescalzone.over-blog.com/
Cf. attach.mn/t. v.word et RTF
> _______________________
> Version synthétique de la déclaration de grève de la faim d¹Oreste
Scalzone,
> mise à jour et intégrée le 10 avril 2005
>
>
> Sur la GRÈVE DE LA FAIM d¹ORESTE SCALZONE (1) ,
> s'inscrivant dans l'espace ouvert par
> la GRÈVE DE LA FAIM ET DE LA SOIF POUR L¹AMNISTIE
> qu'a commencé depuis quelques jours MARCO PANNELLA (2) :
>
> texte évolutif d'argumentaire (intégré, mis à jour le 9 avril 2005)
>
>
> ³ Comme je l'ai annoncé le jeudi 7 Avril, je me suis joint _ à compter du
jour suivant _, par une GRÈVE de la FAIM, à la grève de la faim et de la
soif entamée il y a plusieurs jours par Marco Pannella, qui a motivé sa
décision par son intention de mettre au pied du mur la ³société politique²
italienne, en s'adressant aux membres du Parlement, aux autorités
institutionnelles _ Président de la République, Premier Ministre,
Gouvernement, partis d'opposition _, afin qu'ils honorent la dette qu¹ils
avaient contractée vis-à-vis de Karol Wojtyla, quand ils lui ont rendu
hommage, en l'applaudissant, lorsque celui-ci avait, à l'occasion d'une
visite rendue au Parlement italien devant les deux chambres réunies, réitéré
la supplication qu¹il leur avait adressée l'année précédente au cours d'une
visite à la prison romaine de Regina Coeli : celle d'une mesure d'amnistie
et d'indulto (3), en faveur des gens emmurés dans les prisons [...] ².
>
> Scalzone précise : ³Je rejoins cette action dans le respect de toutes les
différences de tout type, cela entre nous valant garantie d'indépendance
réciproque. [...] Étant donnés les temps et les hommes, et la difficulté de
pouvoir toujours opposer à ³leur² étouffante malveillance, à leurs
allégations, le ³de TE fabula narratur ...² qu'elles méritent (³ Il nous
arrive de vivre une basse époque², dirait Castoriadis ...), j'ai la plus
scrupuleuse intention d'éviter d'offrir l'ombre d'un prétexte à une
instrumentalisation de mon profil de ³partie prenante², pouvant faire de ma
participation une occasion de ³tirer vers le bas² l'action de Marco
Pannella.²
> Chacun doit jouer le rôle qui lui est adapté, c'est un peu comme de
"suivre son destin²...
> Marco Pannella adresse son appel, sa forme de pression, à ses pairs de la
³société politique², en prenant les institutions de l'État, ses hommes,
comme ³partie adverse² dans la relation _ toujours ³dialectique² _ de ce
bras de fer , de cette ³fatale² partie d'échecs, qu'est une grève de la
faim.
> _ Moi, je n'ai aucune relation, même pas une trace, un résidu... de
relation ³dialectique² avec l'État ; donc mon appel, mon conflit, ma
revendication, pression ³ chantage ², ou formes toujours dialectiques de
relation, c'est avec le ³mouvement², les mouvements, ce qui est appelé
³mouvement des mouvements², les réseaux, rhizomes, groupes, cercles,
courants ... ce que j'appelle ³la ³Camaraderie² ²..., amis, adversaires,
vieux frères et complices, ³frères/ennemis², simples Ð peut-être à tort,
par erreur, par malentendus, par inertie, par illusion, par leurres Ð
homonymes [...], ce sont les composants de cet "ensemble, malgré tout...²,
de cette sorte d¹³éthnie phantasmatique²., que je prends à partie ².
>
> " [...] Je pourrais dire pour conclure : Marco Pannella dit à ses ³pairs²
du ³ciel de la politique² : "Je m¹engage pour aider le pouvoir italien à
accomplir ce qui lui est un devoir". C'est bien joué, avec son courage
physique devenant ³puissance² à l'appui.
> Moi, de mon côté (d'abord, du ³bas² de mes 48 kilos de départ...), je
vole plus bas.... D'abord, je n¹ai aucun conseil à donner " au pouvoir ".
Dans une [non-]relation qu'est la mienne, dans un rapport d'³étrangeté
hostile², si possible augmentée au fil de tous ces années de
"non-belligérance² au sens propre, stricte, je n'ai rien, en ce qui me
concerne, à réclamer à l¹État ; je considère d'avoir à son égard ni dette à
payer ni créance à exiger, ni pour moi-même ni pour autrui,. Je ne pose
aucune revendication face à ce pouvoir _ qui évidemment me répondrait avec
une glaciale indifférence ("une démocratie ne peut pas céder au chantage
d'un seul, notamment d'un ennemi"...).
>
> Marco Pannella fait remarquer l¹aspect de personnage tragique que prend
Wojtyla, qui donne l¹idée d¹une voix prêchant dans le désert, alors même
qu¹on assiste au grand spectacle de la course des puissants et des
politiques au palmarès de qui est ³[le] plus unanime que les autres², à
chanter les louanges d¹un pape qui a fait époque : car le plus frappant
c¹est qu¹il lançait messages et supplications de tout type, et que le
résultat systématique était que tout destinataire (on parle ici des ³hommes
de pouvoir², hommes ³d¹État², de ³Gouvernance²...) lui répondait : niet.
> Aujourd¹hui, quand tant de ³beau monde² s¹extasie sur le caractère
exceptionnel, unique, de ce pape, Marco Pannella dit : il y a là une
³chose² qui est encore ouverte, qui n¹est pas perdue, il n¹y a qu¹à la faire
! ....
>
> Moi, de mon (petit) côté, je m¹intéresse de tous ceux dont (peu importe
si souvent 'à contrecoeur, en en étant désespéré...) je fais partie ; et je
dis à ceux qui, dans les différences les plus radicales, sont censés être
³les miens² (et moi ³des leurs²) que _ notamment depuis l¹initiative de
Pannella _ on ne peut pas rester dans un silence assourdissant par rapport
à cette question, et opposer à toute proposition des considérations ³
météorologiques ² sur le ³...Vetter-Geist², le ³climat² qui est terrible...
> J¹entre en grève de la faim pour qu¹on me réponde (rien que ça) sur les
points suivants :
>
> - 1 . Est-ce qu¹on veut faire des manifestations pour soutenir Panella et
s¹engouffrer dans cette brèche, sachant de surcroît qu¹ont été déposés et
vont être discutés par le Parlement deux projets d¹amnistie (dont un signé
par trente sénateurs, dont l¹ancien président de la République Cossiga,
d¹anciens premiers ministres, tels Andreotti et Colombo, et d'autres
sénateurs à vie ; et l'autre par un sénateur des "Démocrates de gauche") ?
>
> Cela a déjà marqué des points. Cela a déjà renversé la "tendance
sociale" (ou, si l'on veut, la tendance des passions, des affects, voire de
l'Opinion, donc du ³conformisme social²...). Avec un 'crescendo'
impressionnant, qui a dernièrement connu une accélération, les mots mêmes
d¹"amnistie", "indulto", voire "grâce", "asile", voire "aménagements de la
peine", "prescription", étaient devenus tabou, perçus comme scandaleux,
louches... Cela dans une surenchère, parvenue à 'boucler la boucle' :
l¹³impunité² plus scandaleuse que le "mal" même..., les symboles de
l'³impunité²... les ³Ennemis publics de chacun/e, et Ennemis privés de
TOUS²... Une sinistre maïeutique avait fait des "parties civiles" des
toxicomanes de la punition, eux, elles aussi en étant les premiers
mortifères, réduits à un grumeau de ³manque², de frustration
insatiable...[...]
>
> Maintenant, même si, par malheur, tout devait finir dans "les sables
mouvants de la partitocratie", comme l'a bien dit Pannella, une brèche est
ouverte, et c¹est à nous de la maintenir ouverte, voire de transformer en
une béance.
> Et si on devrait parvenir à une mesure "minimale", une amnistie générale
de peu de années, ne concernant donc pas d¹une façon résolutive le noeud, le
contentieux des ³condamnés dans le cadre de l¹"urgence antiterroriste", on
peut dire que :
> point UN, nous sommes toujours pour que soit arraché, fût-ce un seul
jour, à l'emmurement carcéral qui que ce soit ;
> point DEUX, les taulards rendus à la vie, les 5.000 jeunes inculpés dans
18.000 procès pour des faits d'agitation et lutte sociale des derniers
années soustrait[e]s à cette épée de Damoclès, cela ne peut être pour nous
qu¹une excellente chose !
>
> Quant à notre "problème dans le problème...², eh bien, là, on arrive à
ma question :
> Est-ce qu¹on peut inscrire dans ce plus large espace des "spécificités²,
tel :
> envisager de lancer un référendum abrogatif de la loi de 92 qui demande
une majorité de 2 tiers pour voter toute loi d¹amnistie (les tenants de la
sacralité de la Constitution devraient agréer ce retour à sa norme...) ;
> lancer la proposition de porter au débat au Parlement (peut-être par
une ³loi d'initiative populaire² ) le projet de loi en la matière qui avait
été approuvé en 97 par la Commission Justice des deux chambres ?
> se battre pour le rétablissement des dispositifs d'aménagement de la
peine prévus par la loi ³Gozzini² et actuellement (comme le cas,
spécialément inique, de surcroît tissu de véritables forfaitures, de Paolo
Persichetti [cf. S] le montre d'une façon flagrante) complètement gelée et
désactivée ?
> Je ne demande qu¹une réponse, rien qu¹une reponse, mais une réponse
claire, et je n¹arrêterai pas ma grève tant que je ne l¹aurai pas eue [...]
²
> ...à suivre, Oreste Scalzone, le 7 Avril 2005, et mis à jour 10 avril
2005]
>
____________________________________________________________________________
__
> NOTES
>
> (1) O.S. fait partie des Italiens réfugiés en France car poursuivis par
la Justice pénale d'Urgence, instaurée en Italie à la fin des années 70 sous
l¹effet du retour de bâton qui a succédé à la longue onde de choc, parvenue
à un état endémique de latence quasi insurrectionnelle, que le rapport final
de la Commission parlementaire d'enquête sur la violence politique définit
comme une ³petite guerre civile à basse intensité, ayant impliqué des pans
entiers, une consistante "minorité de masse" de la jeunesse².
>
> (2) le leader "historique" du Partito Radicale, devenu Partito Radicale
Transnazionale (Parti Radical Transational). Plusieurs fois député aux
parlements italien et européen, son nom est surtout lié à ses campagnes
(aux grèves de la faim, aux référendums, pour le droit au divorce, à
l¹avortement, contre les prohibitionnismes, contre l¹extermination par la
faim dans le monde ; contre la perpétuité, les longues peines, les régimes
de détention "spéciale", et d¹une manière générale contre l'idéologie de
l'enfermement).
>
> (3) L'amnistie (définie en droit comme un ³renoncement à la peine²,
³oubli judiciaire²) efface le jugement, donc ³les faits² ; l¹indulto efface
la peine (en totalité ou en partie).
>
>
> Pour nous contacter :
> E-mail : oreste at altern.org
> http://orestescalzone.over-blog.com/
> tél. 01 42 71 11 38 (10-12 et après 22 h.)
> 01 43 15 08 61 (15-20h.)
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