[spectre] Digital Paris and Post card

Louise Desrenards louise.desrenards at free.fr
Mon Jul 24 18:58:34 CEST 2006


Pardon, nous n'avons pu traduire l'article de Franck en anglais, envoyé sur
nettime-fr-raw.newmorning at a&nart.no et sur olalaparis at free.fr
Mais on pense qu'il intéresse les amis européens et étrangers même
anglophones.

Below is a post card from Paris, last night.

L.
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http://www.worldlingo.com/en/products_services/worldlingo_translator.html

Citation intégrale :
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    Paris lancée dans un lyrisme électronique



    Le 4 juillet dernier, Monsieur Bertrand Delanoë, Maire de Paris, lance
une impulsion pour donner un "statut de capitale numérique" à sa ville,
après le récent lancement à San Francisco par Google d'un réseau WiFi.
Dans un élan parallèle, tel un poème visuel, le Centre Georges Pompidou
vient d'inscrire WIFI avec des ondes dessinées sur son parvis. Le Palais
de Tokyo expérimente depuis quelques mois, du WIFI ART, plus conceptuel
que concret, en partenariat avec la société Ozone.

Il y a presque dix ans, j'ai assisté en tant que l'un des rares français
présent à l'inauguration officielle, à l'ouverture du plus grand
bâtiment dédié aux arts technologiques en Europe, le ZKM à Karlsruhe en
Allemagne. Aujourd'hui, sans pour autant être convaincu des actuelles
programmations de cette institution,  j'observe les traveaux d'EMPAC à
New York, comme l'un des futurs lieux dédiés aux créations électroniques
et numériques, toutes disciplines confondues, à l'ére du tout digital.
Toujours dans cette ouverture aux technologies, la Mairie de Paris
programme aussi la rénovation de la Gaité Lyrique comme le pôle d'une
autre tentative d'inscrire dans la ville, un centre culturel en phase
avec les arts électroniques.

Pourtant, ce n'est certainement pas l'architecture seule, à l'heure du
virtuel, qui sera la réponse à la construction de sites contemporains,
pour accueillir l'originalité, la sensibilité et l'intelligence
créative. Il y a donc une certaine contradiction à ouvrir d'un côté des
réseaux sans fil entre les murs, et de l'autre, juste à moderniser
d'anciens bâtiments. Ce que les architectes, urbanistes et autres
designers construisent déjà un peu partout sur la planète, en réponse
aux flux des oeuvres médiatiques, est en parfaite opposition avec cet
état statique. Dès maintenant, participons à un mouvement qui impulse ce
qui doit décloisonner et non enfermer nos corps. Que ce soit dans le
tissu urbain, le réseau global ou des centres d'arts.

Aussi, l'autre grand projet dédié aux arts "vivants" de la Mairie de
Paris est actuellement sur le point de voir le jour dans des anciennes
"Pompes Funèbres" au 104 rue d'Aubervilliers. Là, un nouveau doute
risque de s'installer sur son utilisation à venir si loin de la Gaité
Lyrique. Toutes ses disciplines interagissent désormais avec des
technologies, tant dans la production que la représentation, des
logiciels et autres outils novateurs qui ont été pour certains
orchestrés sous licences IRCAM. Mais comme les réseaux informatiques
indépendants, avec ou sans WIFI, des logiciels et des pratiques plus
libres débordent actuellement les territoires physiques. Depuis quelques
années, en ce qui concerne l'Etat français, les financements tournés
vers ces créations émergentes autour du numérique sont à la baisse et
aucun bilan réel ne semble avoir été tiré. Si ce n'est une mise en ligne
de quelques exemples des réalisations labellisées DICRéAM dépendant du
CNC, au Ministère de la Culture. Ne parlons pas des festivals et autres
espaces culturels dits multimédias qui se consacrent volontairement à
l'intégration des nouvelles technologies comme un simple phénomène de mode.


    Après les Maisons de la Culture voulues par André Malraux au siècle
dernier, devrons-nous maintenant attendre d'hypothètiques espaces bardés
de technologies dans des lieux fermés sur eux mêmes d'un côté, et de
l'autre, des rues connectées en temps réel à l'internet, pour habiter
les villes de demain ? Le réseau planétaire informatique et ses
inter-connexions aux limites de l'universelle, pour ne pas dire du
cosmos, demande à poser des passerelles et des enjeux un peu plus
fondamentaux qu'un beau copier/coller entre des villes ou autres
expériences internationales. L'intégration pour tous des technogies et
des sciences est une évidence de plus en plus quotidienne pour nos corps
et nos cerveaux. Aujourd'hui, l'on peut donc se féliciter de
l'initiative d'une capitale historique et politique comme Paris pour
s'engager dans cette voie. Mais demain, à partir de quelles orientations
et directions pourra-t-on créer du sens symbolique et des interfaces
originales, entre ses habitants et les créateurs du futur, dans un
esprit de liberté, d'entreprise et d'imagination ? La réponse n'est
certainement pas dans ces quelques lignes. Elles portent juste un regard
interrogatif sur ce pari lancé pour un lyrisme électronique dans Paris.
Car tout reste apparement à être inventé autrement, vers ce que nous
imaginons déjà comme une époque "Mobile Wireless Digital".


Franck Ancel, Paris, le 14 Juillet 2006.

http://franck-ancel.com pratiques et théories d'un processus créatif
face aux technologies planétaires.
Prochaine communication le 9 août 2006 dans la Silicon Valley aux USA :
"de la Scénographie au Réseau Planétaire pour Shanghai 2010" lors
d'ISEA06 à San José. http://01sj.org/content/view/675/152
Suite à la clôture fin 2005, d'un cycle de "5 communications pour 5
continents" par une première mondiale sur internet, depuis un avion en
vol entre Munich et Shanghai via une connexion WIFI satellitaire.

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Remerciement en carte postale :


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Merci Franck pour cette contribution comparée du Paris numérique dans le
plus large environnement, ce qui ouvre les yeux sur le difficile déplacement
de la ville... Evidemment, quand le "grand Paris touristique" a été prévu
comme un parc d'attraction historique, sous Mitterrand, c'est une
installation matérilelle rigide de la ville qui s'est imposée comme si elle
devait rester éternelle... pendant un siècle de plus. Au fond, une ville
lourde à traîner... chère à habiter dans tous les sens du terme : celui au
coin du coeur, celui du coût de la vie, celui de la polution, celui de la
santé, celui de la mobilité.

Mais qu'elle est belle en reflets dans le fleuve, ce soir caniculaire, toute
éclairée de monuments flottants dans le ciel indigo.

La tour Eiffel scintille. La Seine coule sous le pont Mirabeau. Un
américain a gagné le Tour à Paris. 22 heures, les fontaines Gershwin
applaudissent encore en cascades, sur la place de la Concorde.

Les allées de terre talonnée des Tuileries, ouvertes sous le feuillage
jusqu'à minuit. La chambre des députés, écharpée d'un bandeau tricolore qui
s'attarde, cible d'éclipse du 14 juillet, cocarde de fête interrompue.

Ce n'est pas un feu d'artifice qui bombarde Beyrouth.

D'un sixième, l''autre au trottoir central planté de vieux platanes, le
boulevard Raspail se montant la tête parnasienne, oublie ses pieds à Saint
Germain. La coupole mise à distance par la voirie en pièces détachées :
raisin trop vert, venu d'ailleurs, le simulacre inaccessible
derrière ses vitrines où s'affairent des fantômes calligraphes, n'est plus
que ce qu'on sait de lui sans le voir : les peintures des piliers pour un
repas, ou un verre de plus, autrefois.

Ne change pas de rive, le Sélect t'ouvre les bras, tu n'as qu'à t'asseoir,
elle est toujours là, la table, du bon côté ‹ pas en face. Jean Eustache
téléphone à Georges Bataille... Il te salue.

Paris, le 23 juillet 2006, 23 heures 30.

Louise




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