[spectre] POSTAMOUR -- 9/11 2011

Louise Desrenards louise.desrenards at free.fr
Sun Sep 11 02:03:17 CEST 2011


RIP Michael S. Hart

http://www.gutenberg.org/wiki/Michael_S._Hart

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POSTAMOUR

Mot viatique n°1276 qui indexe les 10 articles de la ligne thématique
du 29 août au 11 septembre, fédérée par l’éditorial "Des femmes qui
chantent pour un homme", et clôturant le cycle bimensuel de l’été 2011
de La RdR (La Revue des Ressources). A. G. C.

Keyword n°1276 to index listing the 10 thematic articles published
since August 29th till September 11th, framed by the editorial " Women
who sing for a man ", which close the semimonthly set of the 2011
Summer in The RdR (La Revue des Ressources). A. G. C.

http://www.larevuedesressources.org/spip.php?mot1276




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http://www.reverso.net/text_translation.aspx?lang=EN


Nineteen Eighty-Four (1984)

Le 9 septembre 2011 par Amélie Audiberti, George Orwell, Nigel Kneale,
Rudolph Cartier

Postamour. On conclut cette thématique quinzomadaire en fausse clé de
novlangue. Où est la réalité où est la fiction ? Après la fin de la
guerre froide la réunification de l’Allemagne célébrant la fin du
monde dialectique, le 11 septembre 2001, (vingt huit ans jour pour
jour après le coup d’État qui installa la dictature au Chili contre la
démocratie populaire d’Allende), inaugure la terreur du gouvernement
du monde post-dialectique dirigé par les USA, instituant le Patriot
Act pour immobiliser à l’intérieur et soumettre la solidarité des pays
de l’OTAN en réseau international de la répression à l’extérieur. Sur
fond d’accords nationaux et supra-nationaux pour la surveillance des
peuples, la torture, les prisons secrètes, à la marge territoriale de
la puissance dominante que sa constitution nationale, archive de la
démocratie, n’autorise pas en tout sur son sol, le monde occidental
entre dans sa phase post-historique déclarée, manifestant son
incomparable puissance par la démonstration qu’il soit capable de
sacrifier singulièrement et globalement ses propres pactes, en les
renversant lui-même. Fin de la dialectique du maître et de l’esclave.
C’est le nouvel ordre mondial du libéralisme étendu en solution unique
pour le monde, comme état ultime de la révolution capitaliste — le
contrôle de son propre pouvoir de gérer le monde en vie nue comme il
l’exploite, sous la forme de l’équivalence générale réalisée en
système financier loin des sociétés, (après les sociétés de la
production où l’industrie s’était innovée avec les Internationales des
travailleurs), après avoir brisé son ancien code d’équivalence de la
valeur qui le liait par l’échange avec l’humanité — dont par là il put
faire partie. Au nom de la prévention de l’exceptionnel danger comme
risque perpétuel, la sécurité, l’armée, la police assimilée, et les
services secrets, passent durablement au-delà de la hiérarchie des
institués élus — ceux-ci ne sont plus que leur fantoche sinon leur
délégué, et les administrations leurs bureaucraties de service. L’État
d’exception jette a priori le voile du soupçon sur les citoyens,
substitue la présomption d’innocence et devient la règle. La sécurité
justifie la perte des libertés, le choix est binaire. D’un autre côté
les fossiles de l’inconscient, tout ce qui reste des libertés,
emprisonnent (perpétuation de la morale qui a fait long feu).

Le processus de résorption de l’insoumission et des révoltes
potentielles lancé contre les droits fondamentaux, s’agirait-il des
résistances collectives ou singulières légitimes dans les démocraties,
(tous flux abstrait ou matériel dont émigrant et immigrant inclus),
s’installe à travers la guerre de la terreur. C’est-à-dire, le régime
de la délocalisation de la guerre perpétuelle pour le contrôle des
ressources et des populations érigées en peuple mondial exploitable
par le marché et sinon indigne de vivre. Soit, dans l’ergonomie de la
pesée — bioéthique — un tiers de la population de l’humanité attribuée
à disparaître faute de subsistance ou par la guerre et/ou par les
conditions de vie résultantes, si elle est considérée comme résiduelle
autant qu’elle ne soit pas à sa place aux lieux des ressources
convoitées, que son territoire pollué par l’industrie, par la nouvelle
agriculture transformant biologiquement l’écologie du sol et de la
flore aux seules fins d’empêcher tout autre principe d’exploitation,
ou par les armes nouvelles, étant devenu sans attrait, ait ensuite
vocation de rester impropre à la vie. Ce sont des sanctuaires en
immenses périmètres de sécurité autour et dans les bassins de
ressources appropriés par la force (Dune). Au nom d’une idéologie
mystique qui n’existe pour les autres que dans la réalisation
matérielle de fictions stratégiques mises en place par des potentats
fous, invisibles pour les foules.

Soit le maintien des lois sécuritaires qui édifient, en même temps que
la sécurité des États vectoraux, l’obligation prioritaire du marché
unique, l’assise défiscalisée du système financier de la valeur
externe de la société, la gestion répressive de la vie quotidienne par
les banques, et la règle d’or des États pour ne pas troubler les
nouvelles règles de l’abstraction du code de la valeur, qui n’a cure
des budgets de fonctionnement des sociétés dont les ressources
publiques vampirisées par la libéralisation pour passer au rang
intouchable de l’exploitation de l’argent, provoquent les processus
d’endettement nationaux régionaux et sociaux, et paradoxalement, par
une contradiction interne fatale entre le concret et l’abstraction,
dans la quête du pouvoir laissant les sociétés dépourvues de ce que
leur productivité laborieuse avait permis d’édifier pour la vie en
commun, l’entropie de la dette perturbe la multiplication des produits
boursiers. Pour que l’argent soit totalement libre de se multiplier,
il faut que les sociétés meurent, ainsi commence leur longue agonie.
C’est advenu en post-démocratie contre les droits fondamentaux des
peuples et des individus, à leur insu. En effet, après la mise en
place brutale du système militaire et policier celui-ci se dilue dans
les institutions dont il modifie la structure et le nom, qui
installent de façon durable le meilleur des mondes. À l’égide de la
communication puissante par les ordres donnés en termes de signes sous
les néologismes de la langue médiatique et ses pitches, comme le
format des dépêches bombardées sans vérification des preuves ni
contextualisation, contre l’information réfléchie des consciences, la
société est ainsi désarticulée pour être désarmée. Que ce qui peut
vivre par soi-même vive, que meure ce qui doit être aidé ou ce qui
coûte à la vie organisée. La dépense du don pour vivre ensemble est
intolérable. Sous la forme de prescriptions émises par des
bureaucraties oligarchiques, exécutives des directives
supra-nationales et des communautés d’intérêt transnationales, les
majorités parlementaires mal élues entérinent les décrets du
changement, n’étant plus d’élus que payés à cette fin --- ce qui
comprend de reproduire leur situation.

À l’instar du roman d’Orwell, 1984, on peut considérer que l’Europe
est une clé particulièrement déterminante entre l’Est et l’Ouest en
tant qu’innovation non politique de l’Union Européenne, exécutée par
la cooptation des experts désolidarisés du suffrage universel et
tolérées par des parlements délocalisés de leurs électeurs par la
division entre les conventions respectives de leur double statut (loin
du modèle de la démocratie fédérée dont ils prétendirent s’inspirer),
et qui administre les différents États soumis à son contrôle non par
des lois mais par des règlements — obligations assorties de
l’autorisation de punir en cas d’inapplication. Format soft en
aventure de la dictature indécelable — où commence-t-elle, où
finira-t-elle ? Nul ne peut le dire.

 On peut également considérer, dans l’ordre de l’interprétation de la
fiction par les réalités au champ de plus en plus large, qui chaque
jour s’offre davantage au constat des guetteurs, que le 9/11 équivaut
pour le monde vivant à la catastrophe nucléaire fictive inaugurale du
basculement des régimes sociaux démocrates et socialistes en
dictatures, en sabordant leur propre histoire, l’ayant faite
disparaître des chemins de la connaissance collective, dans le roman
dystopique de George Orwell. Où l’on retrouve l’hypothèse d’Elias
Canetti sur la fin de l’histoire, après L’État expérimental de
l’horreur génocidaire et de la gestion du parc humain dans la dernière
guerre mondiale. Administration mondiale sous influence de la
domination totalitaire d’un État se disant l’unique, sommet de toutes
les pyramides devant lequel il faudra toujours pur un cadre régional
d’en finir par venir s’expliquer de ses actes — ou périr, —
liberticide global dans le cadre de hiérarchies obsolètes qui ne
montrent d’elles que des déclarations contraires aux conséquences
actives de leurs décisions, ainsi, plus les frontières de la
différence s’estompent plus leur passage devient difficile, le
ministère de la paix est celui de la guerre (aux deux pôles de la
guerre en Afghanistan et en Libye [1], etc.

L’auteur, socialiste, s’inspirait seulement en son temps du pacte
germano-soviétique, de la ressemblance entre le nazisme et le
stalinisme, et de l’avènement du régime stalinien après Lénine, dont
il avait découvert l’action de sabotage contre le front
révolutionnaire en Espagne (le POUM, qu’Orwell et son épouse avaient
rallié) au point de combattre l’union des brigades contre Franco (qui
finit par remporter la victoire)... Déçu du communisme pour les
journaux duquel il avait écrit dans les années 20. L’œuvre de Philippe
K. Dick pose la question de l’au-delà critique des sociétés de 1984 et
de l’ouvrage qui en porte le titre, mais qui l’inspire et auquel il
ajoute le dualisme aux limites de l’ambiguïté, comme principe
d’incertitude critique, l’entrée de l’aléatoire, et l’entropie. Chemin
sensible — sans les confondre — vers le dispositif philosophique de la
réversibilité chez Jean Baudrillard.

Le système dialectique structure un échange critique entre plusieurs
parties non exclusives les unes des autres. Le choix dialectique
installe un rapport de force non une exclusion — sauf à abolir le
principe dialectique. C’est un système dynamique qui gère la
différence exécutive dans une disposition sémiotique intégrée des
réalités sociales et économiques et des idées, en politique par
exemple. Le système binaire est celui du choix exclusif, l’issue d’un
choix binaire le délie de la donnée laissée pour compte, effectue une
rupture ou une division. Chaque fois que dans une stratégie structurée
par un système binaire on fait un choix, on effectue une exclusion.
Chaque choix binaire proposé dans le système méta-politique d’un code
politique (par exemple constitutionnel) dépassé procède par
l’accroissement de la fragmentation du code de référence qu’il prétend
réformer, qu’il soit social, économique, etc. et le détruit sans
construction alternative. Le concept de réforme positive d’une
exécution binaire appliquée à un code non binaire est un leurre.
*

Ce dimanche annonce l’anniversaire décennal du 11 septembre 2001.
Guantanamo existe toujours à Cuba malgré le soulèvement de la
population égyptienne contre les prisons secrètes de la misère en
Égypte, l’obscénité populiste de l’échange de brancards entre Zine Ben
Ali et Hosni Moubarak au tribunal qui leur succède, après le passage à
la trappe de Saddam Hussein, la satellisation immémoriale de Ben
Laden, au moment de l’interminable reddition de Muammar Gaddafi.
Souhaitons qu’il n’y ait pas d’événement commémoratif récurrent de la
violence mortelle contre les visiteurs, pour solder ce qui reste de la
fréquentation du musée de la modernité, quand la dérision du tribunal
en auditorium affiche à l’écran qu’il brûle lui-même (Tarantino’s
Inglourious Basterds).  L’ouvrage de librairie paru en Angleterre, en
1949, a été traduit l’année suivante (année de la mort de Orwell) par
Amélie Audiberti, pour les éditions Gallimard (collection Du monde
entier), et demeure en vente sous le format de poche Folio (Gallimard)
depuis 1972. Il existe un format numérique du texte brut dit wikilivre
qui permet de découvrir l’ouvrage chapitre par chapitre, afin
d’éclairer le film proposé ici en version originale. Ce film de
référence, celui de BBC TV en 1954, est accessible dans le site
archive.org ; personne en France n’a fait l’effort de le sous-titrer
pour contribuer gratuitement au développement en langue française du
domaine public international, depuis l’ouverture du patrimoine public
anglophone, alors que la loi française ne l’interdit pas. C’est dire
si les craintes fantomatiques ou la disparition de l’imagination, ou
encore la démission citoyenne, sont déjà exécutives d’une distance à
l’effort du don commun contribuant à la chose publique, symbole de la
société, déjà disparue dans les têtes, a priori de sa disparition
terminale. Et sur ce plan plus encore en nouvelle Europe, membre zélé
en quête de monter en grade qui veut devenir exemplaire de
l’innovation de l’abstraction sociale du modèle supra-national.

Quand la vie de l’esclave est sacrifiée par le maître ritualisant la
fin de l’échange, pour réaliser la domination absolue de la vénalité
du monde, ou l’esclave devient partie intégrante du corps du maître
(par exemple les administrateurs du capital), ce qui effectue sa
disparition, ou s’il n’y consent ou ne parvient pas à la hauteur de la
performance, alors il est incarcéré ou purement et simplement
exterminé. Quel sacrifice abstrait les populations pourront-elles
indirectement inventer de l’aspect dynamique des choses, pour que la
règle unique du dominant s’effondre ?

A. G. C.


+ Voir le film intégral de la production BBC TV de 1954 (Archive.org)
-- Original version in English

+ la documentation,

+ lire le premier chapitre du livre Nineteen eighty-four de George
Orwell (FR + EN),

aller à l'adresse :

http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article2107

___________


POSTAMOUR



Soit les articles :

10
    Nineteen Eighty-Four (1984)
    Le 9 septembre 2011 par Amélie Audiberti, George Orwell, Nigel
Kneale, Rudolph Cartier

    Postamour. On conclut cette thématique quinzomadaire en fausse clé
de novlangue. Où est la réalité où est la fiction ? Après la fin de la
guerre froide la réunification de l’Allemagne (...)
    Suite...
http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article2107


9
    Japon martyre du nucléaire
    Le 8 septembre 2011 par Hiroaki Zakōji

    Postamour Le Japon pour mémoire de 2011 Hiroshima, Nagasaki,
Fukushima Hommage à Hiroaki Zakōji Piano piece I, Op.28, (Basel,
7/5/1984) mp3 — cliquez dans l’image Hiroaki (...)
    Suite...
http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article2108


8
    Dans la débine à Paris et à Londres
    Le 7 septembre 2011 par George Orwell

    Postamour. Il s’agit ici de la libre traduction d’un chapitre du
livre de George Orwell, Down and Out in London and Paris. En cas de
contresens, n’hésitez pas à laisser un (...)
    Suite...
http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article2092


7
    L’enseignement primaire public, obligatoire et laïque
    Le 6 septembre 2011 par Jules Ferry

    Postamour. Rentrée des classes en France, 2011 : si l’on en croît
un article du Monde daté du 29 août, cette année, la rentrée scolaire
n’accuse pas moins de 5000 enseignants en (...)
    Suite...
http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article2103


6
    Vous avez dit : convaincre
    Le 5 septembre 2011 par Jacques Prévert, Jean de la Bruyère, Victor Hugo

    Postamour. « Sujets du Bac français 2007 - séries ES/S —
Convaincre ». Selon Alphonse Allais, il suffit d’inverser l’ordre des
textes pour les lire dans l’autre sens. En (...)
    Suite...
http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article2102


5
    Du Livre du bagne de Louise Michel à L’ordre et la morale de
Mathieu Kassovitz
    Le 3 septembre 2011 par Louise Michel, Mathieu Kassovitz

    Postamour. Afin de composer un diptyque mixte avec Souvenirs de la
maison des morts, autobiographie de Dostoïevski, envoyé au bagne pour
des raisons politiques sous le règne du tsar Nicholas II, (...)
    Suite...
http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article2101


4
    Le nez de DSK, s’il eût été plus court
    Le 2 septembre 2011 par Thierry Messan

    Postamour. « Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, toute
la face de la terre aurait changé. » Comme la légendaire beauté de
Cléopâtre est remise en cause ces jours-ci, certains (...)
    Suite...
http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article2094


3
    Sur la singularité de Carmilla
    Le 1er septembre 2011 par Aliette Guibert Certhoux

    Postamour. Rediffusion 2011 : on propose une hypothèse de
l’actualité d’un vampire et de sa fiction, au titre éponyme Carmilla,
nouvelle post-gothique par l’écrivain irlandais (...)
    Suite...
http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article1475


2
    Souvenirs de la maison des morts
    Le 31 août 2011 par Charles Neyroud, Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski

    Postamour. Ce n’est ni le crématorium ni le temple la mosquée ou
l’église, mais le bagne. Bagne tzariste sibérien anticipant
étrangement le goulag stalinien au travail rédempteur (...)
    Suite...
http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article2098


1
    Des femmes qui chantent pour un homme
    Le 29 août 2011 par Aliette Guibert Certhoux

    Postamour. Éditorial post-estival. Deux femmes glorieuses chantent
pour un homme ; les mains en visière protégeant leurs yeux face aux
sunlights, elles cherchent à repérer le leur, assis en (...)
    Suite...
http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article2093



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