[spectre] Anonymous & WikiLeaks [WikiLeaks 3/3] @RdR

Louise Desrenards louise.desrenards at free.fr
Sun Dec 26 23:54:25 CET 2010


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Anonymous et WikiLeaks
http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article1834

Le 26 décembre 2010 par Anonymous, Louise Desrenards

Anonymous : qu’est-ce que c’est ?
[WikiLeaks 3/3]

L’événement éthique Anonymous est apparu aux USA en 2008. Il se
présente comme un mouvement socio-libertaire informel et global
d’activiste collectif indépendant, dont les membres sont
principalement interconnectés sur internet et par la télécommunication
numérique, utilisant également des téléphones non repérables (comme
celui inventé par l’activiste Ricardo Dominguez — enseignant et
chercheur à l’université de San Diego et à l’Institut des
télécommunications de Californie, — pour déjouer la police des
frontières empêchant les migrants mexicains). Parfois des activistes
d’Anonymous se retrouvent pour des manifestations ponctuelles
vivantes, comme tous les mois devant le siège de l’église de
scientologie à Los Angeles, lors de leur première année d’action
publique, il y a deux ans.

Anonymous n’est pas caractérisé par une tranche d’âge, ni par un
métier, ni par une classe sociale, ni par un parti, mais les Anon ont
en commun d’être au fait des technologies numériques requises pour
s’interconnecter et communiquer sur Internet et certains signes
communs qui leur permettent de se fédérer ou se rallier en toute
connaissance de cause ; certains sont des chercheurs dans ces
domaines, d’autres des hackers autodidactes, d’autres sont des
militants des organisations de défense des droits de l’homme, et
d’autres ne présentent pas de caractéristique dans ces domaines sinon
des sympathies. Dire qu’Anonymous comprend des personnes de toutes les
couches sociales qui pratiquent Internet suppose qu’il comprenne aussi
des intellectuels connus.

Réseau délocalisé il s’auto-coopte au gré des désirs ou selon les
disponibilités alternées des individus qui l’activent, il est mobile
et plastique, se forme et se déforme dans une fluidité qui se
similarise le plus possible avec le flux numérique dans l’hypermedia.
Les Anon se rassemblent et se diffusent spontanément sur certaines
causes, sans autorité hiérarchique, informent et s’informent selon des
protocoles d’édition en temps réel, dans des interfaces interactives
où les informations publiées ne s’archivent pas, disparaissant
automatiquement au bout de quelques jours. Leur media privilégié est
la vidéo supportée par les réseaux sociaux de masse comme YouTube, où
Anonymous peut largement communiquer en légendes et discuter en
commentaires, et lancer des appels, selon les événements au coup par
coup.

Il n’y a apparemment pas de bureau ni de service fixe ni un bureau
politique, ce ne sont pas des permanents mais des volontaires qui
interviennent selon leurs désirs et gratuitement. Pour des raisons de
sécurité individuelle, et de plus pour éviter une réification
publicitaire (ou spectaculaire) de leur activité, ils procèdent en
effaçant leurs traces sous leurs objets de publication, de la même
façon qu’ils apparaissent masqués pour ne pas être reconnus quand ils
manifestent physiquement. Ils interviennent suivant un mode
d’apparition et de disparition divers de leurs mèmes, dans le cadre de
manifestations critiques multiples, mais sous des masques identiques
équivalents de leur nom commun. Leurs actes inaugurés il y a deux ans
signent des hacking immobilisant des serveurs ou des protestations
vivantes contre l’église de scientologie des États-Unis [1] (où elle
est extrêmement puissante et intriquée avec l’administration et le
pouvoir politique y compris militaire), en réplique d’une intervention
de l’église pour censurer une vidéo promotionnelle sur YouTube,
réalisée par un de ses adeptes les plus en vue : l’acteur Tom Cruise.

Dès le mois d’octobre 2010, et plus particulièrement après
l’arrestation de Julian Assange, en décembre, Anonymous s’est
publiquement déclaré solidaire et actif avec le réseau WikiLeaks, pour
défendre la liberté d’information et de diffusion des "fuites".

Comme Julian Assange, parmi les développeurs de WikiLeaks, les Anon
ont aussi en commun l’art technologique de simple à complexe d’effacer
leurs traces, ils pratiquent des protocoles dits stéganographiques [2]
(par exemple une technique simple pour cacher le contenu d’un texte
est de le publier à l’image dans une vidéo, puisqu’elle n’est pas
repérable comme texte par les robots d’information ou de contrôle), ou
de recherche du "déni plausible" [3] (technique de cryptographie
instruisant des codes indépendants des caractéristiques et des liens
du logiciel qui ont servi à les produire — et dont Julian Assange est
un spécialiste, comme des réseaux équivalents à des outils),
technologies de l’effacement de l’outil et des IP des utilisateurs, ou
servant à détruire les traces des réseaux. Par conséquent Anonymous
est aussi un terme référent parmi les serveurs proxy (intermédiaires
de sécurité et de gestion entre un utilisateur, sa connexion et sa
navigation sur Internet : cookies, pop-up, mémoire-cache, etc.), ceux
dits "Anonymous Proxy", pour crypter les requêtes d’un ordinateur sur
le web ou les signatures des emails ou privatiser les communications
entre correspondants ou entre sites, déjouer les contrôles, etc.
Outils traditionnellement utilisés par la communauté des échanges de
pair à pair (P2P), et de plus en plus recherchés par les internautes
irrités par les dispositifs de surveillance de leurs déplacements et
l’irrespect de la confidentialité sur Internet.

(La suite, vidéos, traduction et notes)
http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article1834


L’index des miroirs de WikiLeaks dans le site miroir hébergé par le
serveur du journal Libération,
http://wikileaks.liberation.fr/mirrors.html

le site miroir sur le serveur du site de Reporters sans frontières
(avec traductions dans différentes langues)
http://wikileaks.rsf.org/cablegate.html
http://en.rsf.org/wikileaks.html
Lettre ouverte au président Obama (only English)
http://en.rsf.org/open-letter-to-president-obama-and-17-12-2010,39075.html

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 [WikiLeaks 1/3] WikiLeaks et l’Anarchie numérique,
Patrick Lichty
http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article1828

 [WikiLeaks 2/3] 12 Thèses sur WikiLeaks
Geert Lovink, Patrice Riemens.
http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article1832

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