[spectre] Ubik et Gopher : " WikiLeaks et l'Anarchie numérique" de Patrick Lichty

Louise Desrenards louise.desrenards at free.fr
Thu Dec 16 23:35:29 CET 2010


http://translate.google.com/#fr|en|

Lichty ben... Y a pas à dire, hein ! Y a qu'à lire.


En tant que française assignée par la discrimination sectaire
religieuse de l'utopie réglée par la matière (le dernier courrier de
la "commune virtuelle"  de l'association des amis de la commune de
Tarnac) imaginons, que ma révolte m'a donné des raisons passionnées
par ce qui arrive de nouveau et de différent dans l'infosphère et sa
théorie du réel.

Bien sûr, je suis tout à fait d'accord avec la conclusion qui en outre
reste en supens sans représenter l'issue suivante sauf à lui ouvrir la
porte par la prouesse du jeu de  la théorie.
Spéculation paroxystique de l'infosphère contre la stratégie
matérielle de l'Insurrection qui viendrait [ --- ce qui suit  n'est
pas dans le texte de Lichty, c'est mon commentaire personnel incident
-- : comme une guerre de lutte d'émancipation vers l'autonomie
relative de la réalisation du palimpseste en utopie matérielle
insurrectionnelle (Blade Runner), son dogmatisme et sa répression de
l'insurrection matérielle avec ses morts installant -- dans la
dialectique de Kroker telle que Lichty la réalise stylistiquement --
un communisme de guerre comme malgré les meilleures intentions du
partage libératoire, tous les stalinismes naissant seraient-ils de la
même façon l'hydre commune à plusieurs têtes plutôt qu'une topologie
centrée sur "un seul visage" ou même religieux].

Un pari installé par la statistique de l'exploration des résultats de
WikiLeaks en quelque sorte, de la prospective comme réalité historique
ironique au grand dam de la chronologie des nouveautés du fétichisme
de la marchandise, et quelle qu'en soit la prochaine issue à travers
les tentatives de récupération du pouvoir conventionnel, par exemple
soldant le tout pour faire son deuil de la défaite du secret (or
WikiLeaks nous révèle un cran au dessous de Hannah Arendt vu l'époque
après l'histoire, que sous le sceau du secret c'est la banalité qui
est en cause), quittant le www pour des réseaux subtils dans d'autres
protocoles, où de toutes façons toujours des hackers pourront
entrer... et même si la division concurrentielle du premier réseau
WikiLeaks arrive : le flux s'écoule dans une paraphrase de la
catastrophe pétrolière au large de la nouvelle Orléans, c'est fatal et
incontournable. L'événement prédictible a lieu, a eu lieu, aura lieu
autrement --- depuis le jour du 7 décembre 2010, comme il dit...

Ubik et Gopher, c'est beaucoup mieux que les références productivistes
et le hameau hightech de l'abbaye. Le clou, c'est l'inutilité
pat(r)aphysique quand elle structure des vérités qui bouleversent les
réalités .... Retour au réel : virtualisons, virtualisons...

L'essai est transgenre, lucide, précis, tonique, -- fatal --
didactique, créatif, imprévisible -- si t'es révolutionnaire ça peut
pas être autrement, c'est palpable mais insaisissable ("mercurique") car à
l'instant même où c'est représenté c'est mort (c'est pas Debord mais
Vaneigem qui l'a
dit),
et beau...
Si vous voyez des grosses bourdes dans la traduction (des petites
c'est sûr, ou des tordues, mais pas des grosses, crois-je, m'enfin
sait-on pas ?) quelle que soit la taille, merci de m'écrire...

louise

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Patrick Lichty to nettime-l
on December 11 2010
http://www.nettime.org/Lists-Archives/nettime-l-1012/msg00070.html

Digital Anarchy and WikiLeaks.
Or, Skynet doesn’t look anything like we thought it did.


WikiLeaks et l'Anarchie numérique
ou, Skynet * ne ressemble en rien à ce que nous pensions qu'il faisait.



This is the first time I’ve posted in a while, but I think we’re in
significant times. Assange and the whole Wikileaks phenomenon is so
important that it needs a little theory.

===>  C'est la première fois que je poste depuis un moment, mais je
pense que nous sommes dans un moment significatif. Assange et
l'ensemble du phénomène Wikileaks sont si importants qu'il y a besoin
d'un peu de théorie.  <===

To recap for those who have been unaware of the news, WikiLeaks is an
online Wikipedia-like database that “whistle-blows” against
governmental/corporate wrongdoing by releasing controlled/classified
documents. As of December 2010 they have been releasing huge numbers
of cables relating to US foreign policy, which has the First World,
especially the US State Department in a panic. Why? Because the leaks
show the US in any number of gaffes, like calling Russia a “mafia
state”, disclosing precarious mentions of Middle Eastern leaders. In
addition, other undisclosed information, such as revealing transfers
of weapons technology from North Korea to Iran, US drug companies
targeting African politicians, and so on. This disclosure has sent the
First World into diplomatic chaos, with geopolitical politics
reconfiguring itself like a planet-sized Rubik’s Cube.

===>  Récapitulons pour ceux qui ont été inconscients des nouvelles,
WikiLeaks est une base de données en ligne sur le mode de Wikipedia,
qui lance des coup de sifflets contre des méfaits gouvernementaux
associés, en sortant des documents contrôlés/classifiés. À partir de
décembre 2010 est sorti un nombre énorme de câbles touchant à la
politique étrangère américaine, qui a mis le Premier Monde en panique,
particulièrement le Département d'État des États-Unis. Pourquoi? Parce
que les fuites découvrent les États-Unis dans un certain nombre de
gaffes, comme qualifier la Russie d'"État mafieux", divulguer des
points d'incertitude à propos des leaders du Moyen Orient et de plus
d'autres informations non révélées, comme les transferts de
technologie d'armes de la Corée du Nord à l'Iran, l'industrie
pharmaceutique américaine ciblant des politiciens africains, et
cetera. Cette découverte a plongé le Premier Monde dans le chaos
diplomatique, avec la politique de la géopolitique se reconfigurant
elle-même comme un Cube de Rubik à l'échelle de la planète.  <===

First World power has been bitten by its own child, or its own
emergent system as typified in popular science fiction franchises,
like the Matrix and Terminator. Infopower has begun to become
autonomous of its material (atomic) roots. Instead of the robots, it
is merely the infosphere that is asserting itself. In The Porcelain
Workshop, Antonio Negri asserts that one of the three major shift into
the postmodern is the primacy of informatics/cognitive capital as
central to the new order. As such, it is focusing of society on this
flow of capital which has relocated the foundations of power in the
new millennium.

===>  La première grande puissance a été mordue par son propre bébé,
ou son propre système émergent tel qu'il est  caractérisé par les
franchises de science-fiction populaires comme Matrix [1] et
Terminator [2]. La puissance de l'info a commencé à devenir autonome
de ses racines matérielles (atomiques -- atomisées). Au lieu des
robots, c'est simplement l'infosphère qui se fait valoir elle-même
[ c'est-à-dire, au contraire de Skynet, système dont les robots
apparaissent à sa place ].
Dans "La fabrique de Porcelaine" [3] Antonio Negri affirme qu'un des
trois changements majeurs de la postmodernité est la primauté du
capital cognitif/informatique, comme le plus déterminant pour le
nouvel ordre. Comme tel, il concentre la société sur ce flux de
capital qui a délocalisé les fondements du
pouvoir dans le nouveau millénaire.  <===

The Internet was conceived by the US military (DARPA) as a
decentralized network for the sharing and redundant storage of
information in multiple locations in case of nuclear attack. In such a
case, one node can be destroyed, and the network can still function
despite their loss. It is for this reason that I believe that
material/conventional power should be termed as “atomic”, as nuclear
weapons are the ultimate extension of the nation-state, and as
metaphor for material society, we can also double that this power
situates in the world of atoms. However, this extension of
conventional/”atomic” power has grown into a concurrent, distributed,
heterogenous field of power that I will call the Infostate, that
includes the Web, E-mail, and all functions of networked
communications. Although the functionaries of conventional power have
restructured themselves in terms of the informational milieu, the
latter is not necessarily congruent with the former. The Internet
spans most physical states, yet resides in no single one.

===>  Internet a été conçu par l'armée des États-Unis (DARPA) [4]
comme un réseau décentralisé pour le partage et le stockage redondant
d'informations dans des emplacements multiples, en cas d'attaque
nucléaire. Dans un tel cas, un noeud peut être détruit mais malgré
cette perte le réseau peut toujours fonctionner. C'est pour cette
raison, je crois, que le pouvoir conventionnel/matériel devrait être
qualifié d'"atomique", ainsi que les armes nucléaires sont l'extension
suprême du rang de la nation, et en guise de métaphore pour la société
matérielle nous pouvons aussi redoubler que ce pouvoir se situe dans
le monde des atomes. Cependant, cette extension de pouvoir
"atomique"/conventionnel s'est développée et distribuée dans un champ
concourant du pouvoir hétérogène que j'appellerai le rang
de l'information, "l'inforang", qui inclut le web, le courrier
électronique, et toutes les fonctions des communications en réseau.
Bien que les fonctionnaires du pouvoir conventionnel se soient
restructurés dans les termes du milieu informationnel, le plus récent
ne coïncide pas nécessairement avec le précédent. Internet recouvre la
plupart des états physiques, néanmoins il ne réside dans aucun d'eux.
<===

Despite this, there are zones which the nation state has tried to
territorialize and limit the flow of cognitive capital, such as Turkey
and China, but the firewalls remain porous and slippery. This
deterritiorialization of the Infostate creates an asymmetrical power
relation which, due to its amorphous nature, is problematic for the
conventional nation-state to engage. Conventional power requires a
face upon which to focus fear and hatred upon, such as Saddam Hussein
or Osama bin Laden. Infopower is mercuric and morphogenic, and when
confronted by the centralized, hierarchical nature of conventional
power, it merely splits, morphs or replicates, sidestepping the
metaphorical “army & general”. This relationship signals the new
balance of power between the nation-state and the Infostate as
Krokerian Panic dialectic, in which the ability of the one to relate
in terms of the other implodes.

===>  Malgré cela, il y a des zones où le rang de la nation a essayé
d'assigner à territoire et de limiter le flux du capital cognitif,
telles la Turquie et la Chine, mais les pare-feu y restent poreux et
glissants. La déterritorialisation de l'inforang crée une relation de
pouvoir asymétrique qui, en raison de sa nature amorphe, rend
problématique pour le rang de la nation de s'engager. Le pouvoir
conventionnel exige un visage sur lequel concentrer la crainte et la
haine, comme Saddam Hussein ou Osama bin Laden. Le pouvoir de
l'information est mercurique (insaisissable) et morphogénique
(ablation, transport et accumulation dynamiques des vastes reliefs en
formation ou systèmes de l'érosion, concrets ou abstraits) et quand il
est confronté à la
nature hiérarchique, centralisée, du pouvoir conventionnel, simplement
il s'écarte, se transforme ou se reproduit, en passant au-delà de
"l'armée et du général". Cette relation connote le nouvel équilibre
des forces entre le rang de la nation et le rang de l'information
(inforang) par la dialectique krokerienne de la panique [5], dans
laquelle la capacité de l'un de se rapporter dans les termes de
l'autre implose.  <===

With the bleeding of information from the material to the infomatic
rhizome through Wikileaks (i.e. the US diplomatic cable leaks), the
Infostate has created an asymmetrical insurgency against conventional
power. Negri’s conception of cognitive capital as locus of power
asymmetrically challenges that of material capital. This is analogous
to previous mention of events as told in the movie, The Matrix, and
the artificial (informatic) being overriding/supercedes embodied
conventional power. As Deleuze, then Agamben assert that power is the
separation of the subject from potentiality, and as such mitigates
dissent, the nation-state is trying to exert power by separating the
means of support and the figurehead from Wikileaks, but distributed,
asymmetrical cyberwarfare by the net.community has already disrupted
banks, credit, and networked sites. It has even awakened the amorphous
hacker subculture of “Anonymous” which was last known for its mass
protests against the Church of Scientology to rise against the
opponents of Wikileaks. The Net, as child of the military
(conventional power) has begun to turn on its masters, with expected
reflexive responses.

===>  Avec l'hémorragie de l'information du matériel (c'est-à-dire les
fuites du câble diplomatique des États-Unis) à l'informatique en
rhizome à travers WikiLeaks, l'Inforang a créé une insurrection
asymétrique contre le pouvoir conventionnel. La conception de Negri du
capital cognitif comme lieu de pouvoir défie asymétriquement celui du
capital matériel. C'est analogue à la mention précédente des
événements selon le film Matrix, où l'existant artificiel
(informatique) remplace/annule le pouvoir conventionnel incarné. Comme
Deleuze puis Agamben affirment que le pouvoir est la séparation du
sujet et de la potentialité, ce qui atténue le dissentiment,
l'État-nation essaye d'exercer le pouvoir en séparant les moyens
d'assistance et la figure de proue de WikiLeaks, mais la cyberguerre
asymétrique distribuée par la communauté du net a déjà perturbé des
banques, le crédit, et mis des sites en réseau ; elle a même rallié la
sous-culture hacker amorphe d'"Anonyme" -- dernièrement connus pour
leurs protestations massives contre l'Église de Scientologie,--   pour
le soulèvement contre les adversaires de WikiLeaks. Le Réseau, tel le
petit fifre de l'armée (puissance conventionnelle) a commencé à
allumer ses chefs, avec des réponses réfléchies, attendues.  <===

This knee-jerk reaction of the nation-state to asymmetrical power
versus conventional power became evident in the case of 2001, where
decentralized “cellular” physical social networks circumvented
centralized power. Although the previous statement says decentralized
physical power, this is merely an intermediary step to the development
of asymmetrical distributed infopower. The centralized, hierarchical
nature of the material corporate nation-state has been unable to
contain the decentralized flow of cellular power, which has become
infopower, created by the emergency of distributed networks. This is
seen as we look again at Matrix Reloaded, where in, as in The Matrix
Trilogy, the informatic body/state (Agent Smith) reacts to the
intervention of conventional human power (Neo, or “The One”) by
asymmetry in massively replicating Wikileaks sites (“The Many”).
Conventional power now has a cloud of moving, replicating targets
rather than one to aim at.

===>  Cette réaction réflexe de l'État-nation (le rang de la nation)
contre le pouvoir
asymétrique -- opposé au pouvoir conventionnel -- est devenue évidente
dans le cas de 2001, où des réseaux sociaux physiques décentralisés,
"cellulaires", circonvenaient le pouvoir centralisé. Bien que la
déclaration précédente indique un pouvoir physique "décentralisé",
c'est simplement une étape intermédiaire vers le développement de
l'infopouvoir asymétrique distribué. Le caractère centralisé,
hiérarchique, de l'entreprise matérielle du rang de la nation, a été
incapable de contenir le flux décentralisé du pouvoir cellulaire, qui
est devenu un infopouvoir innové par l'état d'urgence des réseaux
distribués. C'est à voir de nouveau sous l'angle de Matrix Reloaded
où, comme dans toute la Trilogie Matrix, l'état corps/informatique (Agent
Smith) réagirait à l'intervention du pouvoir humain conventionnel
(Néo- ou "l'un") par l'asymétrie en reproductibilité massive des sites
WikiLeaks ("plusieurs"). Maintenant le pouvoir conventionnel a un
nuage de cibles mobiles en reproduction plutôt qu'une à viser.  <===

The First World then reacts to being challenged by expediting
material/physical diplomacy that would take months, days, or weeks by
arresting Assange and possibly for extraditing him to the United
States, his locus of challenge. But although the “head”, (the object
of leverage of conventional power) is in custody, the “body” of
Wikileaks and the rest of its “computational cloud of dissent” stated
on December 7th (incidentally, the day of the Japanese attack on Pearl
Harbor), that it will continue to release information through the
WikiLeaks network. Like the anthropomorphization of centralizing
identity/placing a single “face” on challenges to hegemony (as in the
Queens of the movies Aliens and The Borg in Star Trek), the true face
of asymmetry is that of facelessness and morphogenic dissent. It is
like trying to hold mercury, because as the Critical Art Ensemble
states, decentralized dissent can only be addressed through
decentralized means, and this is not the structure of conventional
power.

===>  Alors le Premier Monde réagit à la contestation en accélérant ,
d'autant qu'au contraire il aurait fallu
normalement de mois, de jours ou de semaines, la diplomatie
physique/matérielle, pour arrêter Assange, et
probablement l'extrader aux États-Unis -- l'endroit de son défi. --  Mais
bien que la "tête", (l'objet de levier de la force conventionnelle)
soit en garde à vue, le "corps" de WikiLeaks et le reste de son "nuage
de calcul dissident", ont déclaré le 7 Décembre (incidemment le jour
anniversaire de l'attaque japonaise sur Pearl Harbor), qu'ils continueraient à
sortir des renseignements à travers le réseau WikiLeaks. En guise
d'anthropomorphisme centralisant l'identité/située dans un seul
"visage" des défis à l'hégémonie (comme pour les reines des films
"Alien" et la pseudo-race des borg dans Star Trek), le vrai visage de
l'asymétrie est celui du dissentiment impersonnel et morphogénique.
C'est comme essayer de tenir du mercure, parce que, comme le Critical
Art Ensemble l'expose, le dissentiment décentralisé peut seulement
s'adresser par des moyens décentralisés, et ceci n'est pas la
structure du pouvoir conventionnel.  <===

In Electronic Civil Disobedience, The Critical Art Ensemble also
states that in the age of informatic power, physical resistance is
severely limited in its potential for effect, if not useless, as the
physical protester is corralled or elided entirely by authority. The
real interventionists, CAE states, are the 20-something year-old
hackers who punch through the firewalls and reroute flows of
information, creating irruptions of redirection, disruption, and
detournement of infocapital at will. The case of Ricardo Dominguez and
the Electronic Disturbance Theatre’s virtual sit-in against the
University of California was a relatively benign case of the
disruption of data as political act. But the intervention in
infocapital is explicated on a larger scale by Chinese governbmental
hackers’ compromise of Google (as revealed by Wikileaks), as well as
the infiltration of an Iranian reactor by hakers. All of these
illustrate Negri’s idea that postmodern power/capital has shifted to
that of the informatics and cognitive fields, and signal a primary
shift of the balance power in the First World, if not globally.

===>  Dans l'ouvrage Désobéissance civile électronique (ECD) [6], le
Critical Art Ensemble déclare aussi qu'à l'ère du pouvoir informatique
la résistance physique est sévèrement limitée dans son potentiel
d'effets, sinon inutile, comme le protestataire physique est
entièrement confiné et élidé par l'autorité. Les interventionnistes
réels, des associations d'électronique grand public (CAE) [9], sont
des pirates informatiques d'à peu près vingt ans qui trouent les
pare-feu et dévient les flux d'informations, créent des irruptions de
redirection, perturbent, et détournement de l'iinfocapital (capital
d'information) à volonté. Le cas de Ricardo Dominguez [10] et du
sit-in virtuel du Théâtre de Perturbation Électronique contre
l'Université de Californie était un cas relativement bénin de
perturbation de données en tant qu'acte politique. Mais avec le compromis
des pirates informatiques gouvernementaux chinois de Google
l'intervention dans le capital de l'information s'explique à une plus
grande échelle
(comme cela a été révélé par WikiLeaks), ainsi que des hackers aient
infiltré un réacteur iranien. Tout ceci illustre l'idée de Negri selon
laquelle le capital/pouvoir post-moderne a changé en celui de
l'informatique et des champs cognitifs, et indique un changement
primaire de d'équilibre du pouvoir dans le Premier Monde, sinon à
l'échelle mondiale.  <===

In light of this redistribution of power, what would the solution for
converntional/”atomic” power’s reassertion of hegemony? This would be
to contain the rise of informatic power by containing its means of
distribution. This would be by the means of national firewalling, and
trunk-line disconnection or limited Internet disabling, disrupting
infopower, but also crippling the flow of digitized material capital
as well. This is problematic at best, as conventional power and
informatic power are in symbiotic, the latter being more nimble and a
step ahead of the former, and to attack a symbiote always means to
cripple its partner as well. The logical result of such actions would
be the elimination of net neutrality (the free and open flow of data
across the Internet) or even the severance of typologies and flows of
information across the networks. The symbiotic effect is that
conventional power/capital is also hobbled, as the physical is
dependent on the same flows of information across the distributed
nets, disabling itself in the process. It is for this reason that it
cannot engage in this means of retaliation, as it would be the digital
suicide of the First World nation-state.

===>   À la lumière de cette redistribution du pouvoir : quelle
solution pour la réinsertion du pouvoir atomique/conventionnel de
l'hégémonie ? Cela devrait inclure la hausse du pouvoir de
l'informatique par la contention des ressources de distribution. Par les
moyens du firewall à l'échelle nationale et la déconnexion de la ligne
principale ou limitée par une désactivation du service d'Internet, ce
serait la perturbation de l'infopouvoir (le pouvoir de l'information),
mais encore la paralysie du flux de capital matériel numérisé tout
aussi bien. C'est au mieux problématique comme le pouvoir
conventionnel et le pouvoir de l'informatique sont en symbiose, le
dernier étant plus agile et à un pas en avance de l'ancien, or
attaquer un symbiote signifie toujours estropier son associé en même
temps. Le résultat logique de telles actions serait l'élimination de
la neutralité du net (le flux gratuit et ouvert de données à travers
Internet), ou même la séparation des flux d'informations et des
typologies à travers les réseaux. L'effet symbiotique est que le
capital/pouvoir conventionnel soit aussi entravé, comme le monde
physique dépend des mêmes flux d'information distribués à travers les
réseaux, il se mettrait hors de service dans le processus. C'est pour
cette raison qu'il n'est pas possible de s''engager dans la vengeance,
puisque ce serait le suicide numérique du rang de la nation
(nationrang) du Premier monde.  <===

This is the brilliance of Wikileaks – its use of infrastructure upon
which conventional power relies as site of anarchic resistance proves
the potentiality of infomatic power rendering conventional power
impotent. In this case, bits trump atoms in the milieu of the Net. As
nuclear detente created an “aesthetics of uselessness” in the
ridiculously high numbers of times the world’s nuclear stockpiles
could destroy the Earth, this potential reduction of the
“atomic/atomic” to aesthetic nullity arises as the Infostate merely
shuts down the control systems of the bunker. I nation of nuclear
gophers, lifeless in their burrows.

===>  C'est le brio de WikiLeaks -- son utilisation d'une
infrastructure sur laquelle le pouvoir conventionnel repose à
l'identique d'un site de résistance anarchique prouve la potentialité
du pouvoir de l'informatique de rendre impuissant le pouvoir
conventionnel. Dans ce cas les bits ont l'atout pour prendre les atomes
dans le milieu du réseau. Comme la détente nucléaire a créé "une
esthétique de l'inutilité" du nombre de fois ridiculement élevé où les
arsenaux nucléaires dans le monde pourraient détruire la Terre, cette
réduction potentielle de "l'atomique/atomique" à la nullité esthétique
surgit quand le rang de l'information (l'inforang) arrête tout
simplement les systèmes de commande du bunker. Moi nation des gophers
nucléaires -- sans vie dans leurs terriers.  [11]  <===

Power is reconfiguring in light of informational vs. conventional
power, and this is why the rise of Wikileaks is significant, and why
the geopolitical panic-site it creates is a singular event. It
suggests that decentralized power renders hierarchical conventional
power impotent, signaling the beginning of the 21st Century paradigm.
In The Coming Insurrection, the French anarchist group, The Invisible
Committee, posits a Communo-Anarchic insurgency to overthrow the
conventional nation-state. What would replace it is the creation of a
cybernetic proto-industrial model of networked communes with high tech
microproduction that would be established during and after a mass
armed insurrection. There is another view on this. The insurrection,
as CAE states, will not be with guns, but with bytes. This is in line
with Negri’s assertion that capital in the postmodern has shifted to
information/cognitive capital, and that conventional power merely
marginalizes material (atomic) dissent. The real theatre of engagement
is the infosphere, and Wikileaks has realized info-insurgency as real
power first world/digital society has become informatic. Anarchy in
its most powerful form is now in the disruption and release of data
withheld by the nation-state.

===>  Le pouvoir se reconfigure à la lumière du pouvoir informationnel
contre le pouvoir conventionnel, et c'est pourquoi la montée de
WikiLeaks est significative, et pourquoi le site-panique géopolitique
qu'il crée est un événement singulier. Il suggère que le pouvoir
décentralisé rende impuissant le pouvoir conventionnel hiérarchique,
signalant le début du paradigme du 21e siècle. Dans l'ouvrage
L'Insurrection qui vient, le groupe anarchiste français, le Comité
Invisible, pose le principe d'une insurrection communo-anarchique pour
renverser le rang conventionnel de la nation. Ce qui le remplacerait
serait la création d'un modèle cybernétique proto-industriel de
communes en réseau avec une micro production hightech qui serait
établie pendant et après une insurrection armée de masse. Il y a une
autre vue sur cela. L'insurrection, en tant qu'associations
d'électronique grand public (CAE), ne sera pas avec des armes à feu
mais
avec des octets. Ceci, selon l'affirmation de Negri que le capital ait
changé en capital cognitif/information dans le monde postmoderne,
tandis que le pouvoir conventionnel marginalise facilement le dissentiment
matériel (atomique). Le théâtre réel de l'engagement est l'infosphère,
et WikiLeaks a réalisé l'insurrection de l'information en qualité que
le pouvoir réel de la société du Premier monde/numérique soit devenu
informatique. L'anarchie en sa formule la plus puissante est
maintenant dans la perturbation et la sortie des données refusées par
le rang de la nation.  <===  /


Patrick Lichty


 [ trad. (de premier jet) notes et commentaires : Louise Desrenards 16/12/2010 ]


* Skynet,
Il s'agit en fiction du système d'intelligence artificielle qui sous
l'apparence de robots autonomes humanoïdes (généralement assassins et
espions comme des Terminator) devient le principal antagoniste contre
ses créateurs, dans la série et le film The Terminator. [2]
http://en.wikipedia.org/wiki/Skynet_%28Terminator%29

[1]
-- The Matrix, la franchise de science-fiction écrite par Larry et
Andy Wachowski,
http://en.wikipedia.org/wiki/The_Matrix_%28franchise%29
-- The Matrix, (Trilogie Matrix), le film écrit et réalisé par Larry
et Andy Wachowski
http://fr.wikipedia.org/wiki/Matrix
-- The Matrix Reloaded (Trilogie Matrix), écrit et réalisé par Larry
et Andy Wachowski
http://en.wikipedia.org/wiki/The_Matrix_Reloaded

[2]
-- The Terminator, la franchise de science fiction
http://en.wikipedia.org/wiki/Terminator_%28franchise%29
-- The Terminator, le film de James Cameron
http://fr.wikipedia.org/wiki/Terminator

[3]
La Fabrique de porcelaine, Pour une nouvelle grammaire du politique
essai de Antonio Negri ; éd. Stock, Paris (1970)
http://www.franceculture.com/oeuvre-fabrique-de-porcelaine-pour-une-nouvelle-grammaire-du-politique-de-antonio-negri.html

[4]
DARPA, (Defense Advanced Research Projects Agency)
http://en.wikipedia.org/wiki/DARPA
http://www.darpa.mil/

[5]
Ici "Panique" n'a rien à voir avec le mouvement français éponyme
(1952-1973), fondé par Jodorowsky, Arrabal, Topor (entre autres),
lequel en effet tient son nom de Pan, et qui se livra à l'ironie d'une
déconstruction graphique poétique et littéraire des avant-gardes et
des mythologies modernes avec des performances dionysiaques et
incongrues et des films connus qui cloturèrent le cycle. Mais sans
doute est-ce à cause de cette avant-garde aux poètes fameux si dans
l'ouvrage d'Arthur Kroker, Marilouise Kroker, et David Cook  "Panic
Encyclopedia: The Definitive Guide to the Postmodern Scene", il est
précisé que Panique (Panic) dans cet ouvrage ne s'entend pas
éhtymologiquement mais du point de vue du trouble, du paroxysme, de
l'hyperréalisation, de la catastrophe, de la fragmentation... Dans
cette hypothèse de la postmodernité,  tension paroxystique vers
l'implosion du monde et sa mise en pièces, le processus répliquant
entre la culture et la science (chacune se réalisant en et dans le
miroir de l'autre) et la techonologie, accélèrent le potentiel
d'accumulation du système global du sens, jusqu'à son implosion,
réalisant la singularité générale... Patrick Lichty attribue la
dialectique "répliquante" de la panique, dite "krokerienne", à
l'interaction de l'État-nation et de l'Inforang.

-- Panic Encyclopedia: The Definitive Guide to the Postmodern Scene
par Arthur Kroker, Marilouise Kroker and David Cook
New World Perspectives, CultureTexts Series Montreal: New World
Perspectives, (1989)
http://www.ctheory.net/book2.asp?bookid=11
" In a stimulating and thoroughly entertaining look at the rapid
countdown to the year 2000, the Panic Encyclopedia argues that in the
postmodern era, science and technology are the real language of power,
and illustrates the resulting culture through a post-alphabetical
listing of "panics" - from Panic Art to Panic Zombies, and including
Panic Elvis, Panic Psychoanalysis and Panic Sex. Humorously embracing
newspaper and media events and philosophers from Hegel to McLuhan, the
text chronicles the implosion of the modem world into a final
singularity. "

-- The Postmodern Scene: Excremental Culture and Hyper-Aesthetics,
par Arthur Kroker and David Cook
New World Perspectives, CultureTexts Series, Montreal: New World
Perspectives, (1986, 1988)
http://www.ctheory.net/book2.asp?bookid=13
" What is the postmodern scene? Baudrillard's vision of excremental
culture par excellence or a final coming home to a mediascape which
even as a "body without organs" (Deleuze and Guattari), a "negative
space" (Krauss), a "pure implosion" (Lyotard) or "a symbolic
experience" (Kristeva) is now first nature and thus the terrain of a
new political refusal?
 The Postmodern Scene is a series of major theorizations about key
artistic and intellectual tendencies in the postmodern condition. A
variety of texts, ranging from Nietzsche's The Will to Power, Serres'
Hermes, Baudrillard's Precession of Simulacra, the visual art of
Fischl, Hopper, Colville, and Magritte and recent performance art are
used as probes of the human fate in the contemporary century. Here' a
theoretical reflection is viewed as a privileged artistic act:
simultaneously a critical encounter with the "shock of the real" and a
meditation in the form of a lament over the "intimations of deprival"
which speak to us now of postmodern culture, art, and philosophy in
ruins.
 The 2nd edition includes a new introduction, The Postmodern Mood.
The Postmodern Scene addresses key artistic and intellectual
tendencies in the world of postmodernism. Drawing on the notions of
textuality, the theories of Derrida and others, Kroker and Cook break
exciting new ground by pushing the realm of theory in the direction of
the visual arts. "

-- Encarté dans Planet Damage : Mariusz B., A thesis on Gibson and
Cyberpunk, part 3; (7 October 2009),
http://www.planetdamage.com/2009/10/07/a-thesis-on-gibson-and-cyberpunk-part-3/
" KROKER’S POSTMODERN PANIC THEORY -Panic is the key psychological
mood of postmodern culture.” [Panic Encyclopaedia, 13] Kroker argues
that his interpretation of panic has the reverse meaning of the word’s
classical sense. The classical meaning refers to the appearance of the
god Pan, a moment of arrest, calm, “a resting point between frenzy and
reflection” [16], the Krokerian panic signfies firstly, the
dissolution of the internal entity, secondly, the disappearance of
“external standards of public conduct”. His panic theory includes a
fully technologized self at a point where culture and science are
mirror-images of each other. Panic materializes the catastrophic and
the hyperreal."

[6]
-- Alien, la franchise de science-fiction
http://en.wikipedia.org/wiki/Alien_%28franchise%29
-- Alien, le film de Ridley Scott
http://en.wikipedia.org/wiki/Alien_%28film%29

[7]
-- Star Trek, la franchise de science-fiction
http://en.wikipedia.org/wiki/Star_Trek
-- Star Strek, le film de J. J. Abrams
http://en.wikipedia.org/wiki/Star_Trek_%28film%29

[8]
-- ECD (Electronic Civil Disobedience), par le Critical Art Ensemble
libre accès en ligne :
http://www.critical-art.net/books/ecd/
-- The Electronic Disturbance, par le Critical Art Ensemble
éd. Autonomedia, (1994)
http://bookstore.autonomedia.org/index.php?main_page=pubs_product_book_info&cPath=71&products_id=52

[9]
The Consumer Electronics Association (CEA)
http://www.ce.org/default.asp

[10]
-- Ricardo Domingues, artiste visuel, activiste du mouvement de
désobéissance civile électronique (ECD), professeur assistant au
département des arts visuels de l'université de Californie de San
Diego
http://visarts.ucsd.edu/node/view/491/322
professeur assistant et chercheur à l'Institut des télécommunications
et des technologies de l'information de Californie
CIT2
http://www.calit2.net/
http://bang.calit2.net/
-- co-directeur de Thing http://www.thing.net/
-- Electronic Disturbance Theatre
http://affinityproject.org/groups/electronicdisturbance.html

[11]
Sur le mot Gopher et la composition de l'essai de Patrick Lichty.
-- Si le mot Gopher demeure en anglais dans la version française c'est
qu'il installe une polysémie seulement dans cette langue, un jeu de
mot dialectique ambigu sur plusieurs plans en même temps et par
ricochet complexe et prédictif ; paradoxe, anagrammatique de la
structure en dialectique krokerienne de la panique, [6] que l'auteur
file au long des phrases et des concepts à détente, se répliquant,
formant la texture des topologies rigides ou élastiques de son essai.
Plagia plastique du double multiple dans le miroir interchangeable en
variation continue, entropie du flux dans chaque image seconde
intégrée de la syntaxe des langages et de la catastrophe générale
singularisée, -- celle-là même qu'il développe sous nos yeux, qui
invente l'essai. La postmodernité abstraite déployée par le réseau. Et
c'est WikiLeaks ou l'autre histoire du net qui lèvent le rideau.

-- Gopher est multiple en lui-même, il n'y a pas besoin de barre-slash
pour dire sa binarité ou son ambiguïté ; c'est une polysémie dont les
points d'arborescence se regardent en miroir critique et ça marche.
D'abord il s'agit d'une espèce américaine banale de ratons des champs,
mais le mot peut désigner plus vulgairement n'importe quel autre petit
rongeur ou mammifère, belette, écureuil, blaireau, ou bien encore
caricaturer l'humain, dans une langue populaire ou vernaculaire.
Il s'agit encore de l'identité du premier protocole d'Internet TCP/IP
Application layer protocol, le "Gopher protocol", qui a anticipé le
World Wide Web, et en demeure une alternative possible et peut-être
déjà réactive....
-- De sorte que si Gopher, à la fois virtuel (le protocole virtuel à
tout faire, le "machin") et matériel (avec sa charge concrète
d'analogies et de métaphores) renvoie aussi à la naissance du web
conçu par l'armée américaine [5], c'est dans le plan catastrophique
intégré de l'arsenal nucléaire inutile.

Pour choisir parmi les noms d'animaux qui dans un français
vernaculaire pourraient jouer la caricature de la population dans
l'étrange situation déployée par le texte, on pourrait dire ici :
"blaireau" -- mais alors on manquerait le protocole d'Internet, or
tout y conflue. On pourrait alors dire "machin", protocole et trucs
sans vie au fond du terrier inclus.

________________________________________________________________________________________________
Autre adresse de référence de la version originale du texte anglophone
http://eyebeam.org/feeds/patrick-lichty/digital-anarchy-and-wikileaks-or-skynet-doesn%E2%80%99t-look-anything-like-we-thought-i



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