[spectre] Summer of Love (...)

Louise Desrenards louise.desrenards at free.fr
Wed Jul 6 19:28:29 CEST 2011


Sorry that I cannot be able to express my thoughts in English when I
try a sort of essay (which is not more orthodox in French:)

Hope that you will recover a part of the sense with a fast translation.

As for the works in free download I'm sure that you can find a lot of
them translated in English in the same site archive.org

Regards
L.


http://translate.google.com/#fr|en|


_—––––––  UN ÉTÉ D'AMOUR
ou le défi critique lancé aux français en préalable électoral des
prochaines présidentielles :
YES WE LOVE !!



Love or Die -- disait Bette Davis à laquelle un journaliste français
lui demandant un jour comment elle avait pu supporter les trahisons
amoureuses terribles qu'elle avait du surmonter, elle répondit :
"aimer davantage, aimer plus fort !" Triste Europe, pourrait-on dire
de l'Europe de l'euro et du libéralisme, comme en 1961 Claude
Lévi-Strauss put intituler un de ses ouvrages Tristes tropiques.
http://www.archive.org/details/tristestropiques000177mbp (in English).

 Un grand coup de chapeau aux sites d'archives de nous restituer la
culture française et ses sources antiques non seulement dans les
langues anglophones mais encore dans notre langue originale en voie de
raréfaction, et pour le plus grand nombre d'œuvres d'archives mises à
disposition par les bibliothèques universitaires américaines et
canadiennes dans les sites anglophones. Avouer que chez Getty (Bill
Gates) sont ceux qui informent le mieux la bibliographie des ouvrages
numérisés qu'ils mettent à disposition en libre téléchargement (il
faut dire que les numérisations sponsorisées par microsoft à l'index
du site magique archive.org sont les meilleures en qualité de
reproduction visuelle des livres mêmes, tandis que que les
numérisations sponsorisées par  Google dans le même index sont
parfaitement dégueulasses en plus d'abuser du lien pdf -- qui loin de
mener à un téléchargement mène au site de la librairie commerciale de
Google avec le slogan : "vous le payez une seule fois et ensuite vous
pouvez l'installer où vous voulez".  Donc sans DRM mais qu'importe :
payer une fois c'est une fois en trop ! s'ils sponsorisent la
numérisation ce n'est pas pour l'exploiter moyennant des cartes de
crédit d'achat en ligne. Sponsoriser la numérisation c'est concourir à
sa diffusion gratuite pour le plus grand nombre.

Quand les néerlandais perdent la ressource d'existence des arts
numériques, autant dire subissent l'ablation de ces arts "dégénérés"
par rapport aux arts traditionnels et techniques, en France une des
conséquences de l'Hadopi et de la Lopsi est que nous en soyons à
perdre le contact avec la culture traditionnelle et technique
elles-mêmes faute de libre diffusion et  de mise en circulation pour
la protection des droits vectoraux -- y compris les oeuvres tombées
dans le domaine public sont de moins en moins facilement accessibles
au téléchargement gratuit.

Quant à La revue des ressources, après les recensions des œuvres de
Villon (certainement s'adonnant à toutes les formes de la sexualité et
davantage homosexuel qu'hétérosexuel) et de Rabelais [1] qui prend
toutes les licences, en plein mois de juin de l'horreur tabloïd, ce
qui était déjà assez critique en soi des problèmes de sexe du pouvoir
(gestation de l'oreiller sur le ventre de la grossesse médiatique
comprise), voici la proposition éditoriale pour la première quinzaine
de juillet sur La RdR : "Summer of Love" pour mémoire de la société
culturelle.

Un défi aux affaires médiatiques pré-électorales et à la guerre -- que
les USA ne veulent pas finir car la réddition de Kadhafi reviendrait
aussi rendre tous les avoirs nationaux libyens qui ont été saisis et
sont actuellement exploités légalement par les courtiers des vecteurs
et des banques américains et anglais comme par la Banque arabe, et à
la réjouissance de la Fed (les fonds de crédit), ce qui n'est pas en
principe le cas autorisé sur le continent européen. Quoiqu'il faudrait
commencer à se poser d'autres questions que l'arrivée de Christine
Lagarde pour succéder à DSK à la direction du FMI, ce qui est assez
grossier donc évaluable, par exemple : ce que la démission immédiate a
interrompu d'autre que la jouissance (ne s'agissant pas du coït),
qu'il put diriger comme projet en terme de réalisation à brève
échéance, par exemple la monnaie de réserve qu'il escomptait créer au
FMI avant son départ légal, pour ne pas subir l'impact des crises
financières et monétaires ni les fluctuations du dollar annoncées, --
ce qui déplut fortement à la Banque mondiale auprès de laquelle les
USA sont en retard de paiement -- et sur la crise de l'euro (notamment
participer davantage que la première fois en Grèce et convaincre
madame Merkel qu'une seconde exigence de réforme y mettrait en péril
non seulement le gouvernement socialiste -- non responsable de
l'endettement et de la privation des ressources nationales préalables
-- mais la démocratie). Nous ne parlerons pas de sa succession
auparavant escomptée à sa requête par un gestionnaire en provenance
des pays émergents. Fini le multilatéralisme qui avait pu -- dit-on --
sauver le pire de la crise de 2008. Je ne suis pas pour une
gouvernance mondiale donc pas pour le FMI mais s'il existe : mieux
vaut le moins pire -- me dis-je -- et c'est toujours mieux que la
banque mondiale qui mit brutalement à genoux l'Afrique et certains
pays d'Amérique du sud comme l'Argentine, en répétition générale de ce
qui nous arrivera peut-être demain. Trop tard, le pire est là, une
grande partie de l'Europe va connaître le sort de l'Argentine évidée
de ses ressources par le libéralisme de la junte.

Ce qui prouve que les fatalités individuelles des puissants jouent
encore comme le nez de Cléopâtre qui ne fut pas plus long.

Et donc : "Summer of Love", c’est en même temps un fait de culture qui
nous invite au voyage parmi des iles historiques de la littérature
française ou de la littérature étrangère traduite en français, plein
d’humour, de désir, et de beauté, mais encore de passion jusqu’à la
mort (Tristan et Iseult), transmettant au prochain l’énergie d’un
passé littéraire édifiant ou critique de la société par l’amour. Cette
recherche sélective parmi les fonds de l’antique Grèce jusqu’au monde
contemporain est le fait d’un professeur de lycée et de classes
préparatoires qui accomplit ce don par plaisir, après avoir corrigé
les copies du bac (il dit que les élèves sont formidablement
sympathiques), et sans épargner sa sensibilité personnelle même s’il
conduit le sens vrai de la transmission éducative par la découverte,
ou celui du partage des retrouvailles cultivées, les situant
exactement à la même enseigne.

 Et c’est cela, ce genre de recension de contenus culturels
traditionnels présentée et argumentée, qu’on pourrait aussi entendre
par éducation populaire Queer -- et non pas Kitsch -- à travers
l’hypermedia, grâce au domaine public accessible au téléchargement en
sources libres (hélas plus fournies en langue francophone par les
bibliothèques universitaires canadiennes anglaises et américaines, et
par conséquent dans les sites anglophones plutôt que dans les nôtres —
quand chacun ici épargne sa besogne en même temps que les droits
d’auteur, dont ceux des éditeurs limitant délibérément, à titre
prospectif, la diffusion des oeuvres tombées dans le domaine public.
[2]

 Situer l’éducation au-delà d’une école qui accable sépare et organise
la division sociale sur la base de l’a-culturation administrée par
l’État visant la perte de la conscience critique, au lieu de
l’inspirer. Et bien qu’à cela ne tienne, au-delà nous transmettrons
autrement et ailleurs, ce qui suppose un double travail — un travail
pour accomplir nos attributions sociales intégrées, et un travail
activiste parallèle pour transmettre.

 Ainsi chaque jour sauf pendant le week end un article nouveau sera
mis en ligne dans la revue, l’index de l’ensemble restant ensuite
accessible au lien permanent sous le mot-clé "Love", où dès maintenant
on peut suivre le progrès de la mise en ligne quotidienne de ces
articles :

http://www.larevuedesressources.org/spip.php?mot1207

 Surtout téléchargez les livres proposés en ebook pdf attachés au pied
des articles qui présentent les mêmes ouvrages en streaming, et pour
les articles critiques vous disposez d'un format pdf en haut de chaque
page, (cela est légal et ne risque pas de faire encourir de
désagrément de l’Hadopi ni d'autres Lopsi). En sorte que vous puissiez
les lire tranquillement au gré de vos disponibilités ensuite, sans
être obligatoirement connectés, que ce soit sur un ordinateur ou sur
un Ipad.

Louise (extension d'un collage d'après Orphée)


Notes

[1]
Villon : http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article2028
Rabelais : http://www.larevuedesressources.org/spip.php?mot1190


[2]
Ne pas oublier qu'un représentatif de Gallimard a pu écrire aux
administrateurs étrangers des sites de téléchargement des œuvres
tombées dans le domaine public, archive et wikisource, pour justifier
sa tentative d'interdire d'y publier des oeuvres en français (ce qu'il
n'a évidemment aucun droit de faire sauf à prouver l'existence de
survivants ayant-droits sous ses propres contrats d'édition) : "la
culture française appartient aux français" -- cela ne s'invente pas au
pays de Le Pen et du dommage collatéral en élections
présidentielles;-)



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-->-->-->-->-->  Summer of Love on the RdR  <--<--<--<--<--<--<--
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Quelle incongruité d’évoquer, en ce début d’été 2011, un été de l’amour !
Quelle provocation de parler d’amour en ce temps où la guerre du tous
contre tous pour la survie semble un horizon indépassable…
Quelle banalité si c’est pour contribuer au spectacle d’un monde
copyrighté et trade-marké où les corps ne s’appartiennent plus.

Sauf vos réserves, nous espérons vivement faire entendre, dans la
banalité, ce qui nous réunit ; provoquer la réflexion et secouer le
joug du conformisme. Mais, oui, la référence au bel été californien de
1967, que vous avez peut-être connu, apogée de la contre-culture
hippie, est d’ordre incantatoire…

Durant les deux premières semaines de ce mois de juillet 2011, nous
pourrions lire quelques belles pages, voire des romans entiers, parmi
les œuvres qui ont contribué à façonner nos conceptions de l’amour.
Bien sûr, les absentes nous manqueront, mais le plaisir de lire ou de
relire emportera ces regrets.

Dans leurs grandes lignes, les conceptions de l’amour qui ont prévalu
et prévalent encore en nos esprits plongent dans un passé lointain, un
passé surtout culturel – il ne sera qu’indirectement question de
biologie. Dans ce monde eurasiatique qu’on pourrait appeler
indo-européen pour l’occasion, prévaut depuis la plus haute antiquité
une idée selon laquelle la pluralité des êtres peuvent, par l’Éros –
ou quel que soit son nom – s’élever jusqu’à l’unité.
C’est ce que Platon, dans Phèdre et le Banquet (-380), que nous vous
présenterons, a repris d’un vaste fonds attesté aussi bien chez les
Celtes que chez les Iraniens. Cette conception de l’amour comme désir
sans fin, comme frustration aussi bien, Ovide en parlera longuement
dans ses Amours (-15). Mais à cette époque, l’amour est la plupart du
temps conçu comme la satisfaction du désir physique, et la passion aux
relents mortels et délirants n’y est pas valorisée.

Quoi qu’on en pense, il faut bien admettre que notre conception de
l’amour a été fortement marquée par le christianisme qui, à Éros, a
opposé Agapè , c’est-à-dire au Banquet érotique a substitué le festin
fraternel, la Cène. Car, si Éros veut l’union, la fusion des êtres
dans l’unité supérieure, «  Agapè ne cherche pas l’union qui
s’opérerait au-delà de la vie. ‘Dieu est au ciel, et toi tu es sur
terre’ », rappelle Denis de Rougemont. Pas d’union possible autre que
la communion entre êtres humains pour atteindre Dieu.

« Si l’ Agapè reconnaît seule le prochain, et l’aime non plus comme un
prétexte à s’exalter, mais tel qu’il est dans la réalité de sa
détresse et de son espérance ; et si l’ Éros n’a pas de prochain –
n’est-on pas en droit de conclure que cette forme d’amour nommée
passion doit normalement se développer au sein des peuples qui adorent
Éros ? Et qu’au contraire, les peuples chrétiens – historiquement les
peuples d’Occident – ne devraient pas connaître la passion, ou tout au
moins la traiter d’incroyance ?
Or l’histoire nous oblige à le constater : c’est l’inverse qui s’est
réalisé. » (L’Amour et l’Occident, 1938)

Pour Denis de Rougemont, les tendances païennes refoulées à partir de
Constantin, qui imposa le christianisme à tous les peuples d’Occident,
se sont exprimées à travers l’amour-passion, une forme terrestre du
culte de l’Éros qui envahit la psyché des élites mal converties et
souffrant du mariage. Tout cela ne put se faire que de façon cachée,
par les hérésies, par la littérature des troubadours (qui puisaient
leur inspiration en Orient – voir les travaux de Robert Lafont et
Henri Corbin) et des trouvères (dans le fonds celtique). La raison du
succès des histoires d’amours adultères est à chercher là. La
courtoisie et le retour du refoulé païen ont donné naissance au Roman,
célébration de l’obstacle constitué par le mariage, et dont le mythe
de Tristan – dont nous présenterons la version de Joseph Bédier Le
roman de Tristan et Iseut (1900) – reste l’archétype littéraire
décliné à l’infini jusqu’à nos jours.

La première attestation d’un couple d’amants passionnés est celle
d’Héloïse et Abélard, qui se rencontrèrent en 1118. Le célèbre roman
de Jean-Jacques Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse (1761) permet
de mesurer l’évolution de l’amour-passion, de même, au siècle suivant,
que la nouvelle de Mérimée Carmen (1847) et l’opéra de Bizet laissent
violemment sourdre l’Éros païen grâce à l’élément oriental (africain
disait Nietzsche).

Évidemment, toute la production culturelle n’est pas resté enfermée
dans cette équivoque, l’hédonisme moderne à travers les expériences
libertaires et la revendication féminine du désir ont influé nettement
sur ces schémas. La célébration, dans son recueil éponyme, de Sapho
(1909) par Renée Vivien ou le parcours amoureux de Colette – dont vous
pourrez lire Chéri (1920) – ou, plus près de nous encore, les
revendications de l’amour libre en écho (entre autres et pour revenir
à nos premières considérations) à la contre-culture hippie, sont des
voies ouvertes aux contemporains.

Pour finir en musique, quelques chansons de cette contre-culture qui –
quoi qu’en aient certains et des plus vilains – irrigue encore, depuis
le Summer of Love ’67 , nos esprits et émeut nos corps !

Régis Poulet



Lien permanent de l’édito (en couleurs) :
http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article2049

Rappel du lien permanent de l'actualisation quotidienne de la ligne
éditoriale "Summer of Love" sur la RdR :
http://www.larevuedesressources.org/spip.php?mot1207

La page d'accueil de la revue :
http://www.larevuedesressources.org/


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