[spectre] Errata // Re: Summer of Love (...)
Louise Desrenards
louise.desrenards at free.fr
Wed Jul 6 20:01:30 CEST 2011
Errata
Please I'm sorry to send again. But I must tell that :
Régis Poulet asks me to fix that he is not a high school teacher
and/or teacher of preparatory class, but simply a professor in grammar
and French literature, and also I must add in the editorial --newly
updated --the quote of Wuthering Heights, of Emily Brontë, because he
found later the French translation in open source, so that this book
will also be given both in streaming and downloading as a part of this
editorial line.
Thanks
2011/7/6 Louise Desrenards <louise.desrenards at free.fr>:
> Sorry that I cannot be able to express my thoughts in English when I
> try a sort of essay (which is not more orthodox in French:)
>
> Hope that you will recover a part of the sense with a fast translation.
>
> As for the works in free download I'm sure that you can find a lot of
> them translated in English in the same site archive.org
>
> Regards
> L.
>
>
> http://translate.google.com/#fr|en|
>
>
> _—–––––– UN ÉTÉ D'AMOUR
> ou le défi critique lancé aux français en préalable électoral des
> prochaines présidentielles :
> YES WE LOVE !!
>
>
>
> Love or Die -- disait Bette Davis à laquelle un journaliste français
> lui demandant un jour comment elle avait pu supporter les trahisons
> amoureuses terribles qu'elle avait du surmonter, elle répondit :
> "aimer davantage, aimer plus fort !" Triste Europe, pourrait-on dire
> de l'Europe de l'euro et du libéralisme, comme en 1961 Claude
> Lévi-Strauss put intituler un de ses ouvrages Tristes tropiques.
> http://www.archive.org/details/tristestropiques000177mbp (in English).
>
> Un grand coup de chapeau aux sites d'archives de nous restituer la
> culture française et ses sources antiques non seulement dans les
> langues anglophones mais encore dans notre langue originale en voie de
> raréfaction, et pour le plus grand nombre d'œuvres d'archives mises à
> disposition par les bibliothèques universitaires américaines et
> canadiennes dans les sites anglophones. Avouer que chez Getty (Bill
> Gates) sont ceux qui informent le mieux la bibliographie des ouvrages
> numérisés qu'ils mettent à disposition en libre téléchargement (il
> faut dire que les numérisations sponsorisées par microsoft à l'index
> du site magique archive.org sont les meilleures en qualité de
> reproduction visuelle des livres mêmes, tandis que que les
> numérisations sponsorisées par Google dans le même index sont
> parfaitement dégueulasses en plus d'abuser du lien pdf -- qui loin de
> mener à un téléchargement mène au site de la librairie commerciale de
> Google avec le slogan : "vous le payez une seule fois et ensuite vous
> pouvez l'installer où vous voulez". Donc sans DRM mais qu'importe :
> payer une fois c'est une fois en trop ! s'ils sponsorisent la
> numérisation ce n'est pas pour l'exploiter moyennant des cartes de
> crédit d'achat en ligne. Sponsoriser la numérisation c'est concourir à
> sa diffusion gratuite pour le plus grand nombre.
>
> Quand les néerlandais perdent la ressource d'existence des arts
> numériques, autant dire subissent l'ablation de ces arts "dégénérés"
> par rapport aux arts traditionnels et techniques, en France une des
> conséquences de l'Hadopi et de la Lopsi est que nous en soyons à
> perdre le contact avec la culture traditionnelle et technique
> elles-mêmes faute de libre diffusion et de mise en circulation pour
> la protection des droits vectoraux -- y compris les oeuvres tombées
> dans le domaine public sont de moins en moins facilement accessibles
> au téléchargement gratuit.
>
> Quant à La revue des ressources, après les recensions des œuvres de
> Villon (certainement s'adonnant à toutes les formes de la sexualité et
> davantage homosexuel qu'hétérosexuel) et de Rabelais [1] qui prend
> toutes les licences, en plein mois de juin de l'horreur tabloïd, ce
> qui était déjà assez critique en soi des problèmes de sexe du pouvoir
> (gestation de l'oreiller sur le ventre de la grossesse médiatique
> comprise), voici la proposition éditoriale pour la première quinzaine
> de juillet sur La RdR : "Summer of Love" pour mémoire de la société
> culturelle.
>
> Un défi aux affaires médiatiques pré-électorales et à la guerre -- que
> les USA ne veulent pas finir car la réddition de Kadhafi reviendrait
> aussi rendre tous les avoirs nationaux libyens qui ont été saisis et
> sont actuellement exploités légalement par les courtiers des vecteurs
> et des banques américains et anglais comme par la Banque arabe, et à
> la réjouissance de la Fed (les fonds de crédit), ce qui n'est pas en
> principe le cas autorisé sur le continent européen. Quoiqu'il faudrait
> commencer à se poser d'autres questions que l'arrivée de Christine
> Lagarde pour succéder à DSK à la direction du FMI, ce qui est assez
> grossier donc évaluable, par exemple : ce que la démission immédiate a
> interrompu d'autre que la jouissance (ne s'agissant pas du coït),
> qu'il put diriger comme projet en terme de réalisation à brève
> échéance, par exemple la monnaie de réserve qu'il escomptait créer au
> FMI avant son départ légal, pour ne pas subir l'impact des crises
> financières et monétaires ni les fluctuations du dollar annoncées, --
> ce qui déplut fortement à la Banque mondiale auprès de laquelle les
> USA sont en retard de paiement -- et sur la crise de l'euro (notamment
> participer davantage que la première fois en Grèce et convaincre
> madame Merkel qu'une seconde exigence de réforme y mettrait en péril
> non seulement le gouvernement socialiste -- non responsable de
> l'endettement et de la privation des ressources nationales préalables
> -- mais la démocratie). Nous ne parlerons pas de sa succession
> auparavant escomptée à sa requête par un gestionnaire en provenance
> des pays émergents. Fini le multilatéralisme qui avait pu -- dit-on --
> sauver le pire de la crise de 2008. Je ne suis pas pour une
> gouvernance mondiale donc pas pour le FMI mais s'il existe : mieux
> vaut le moins pire -- me dis-je -- et c'est toujours mieux que la
> banque mondiale qui mit brutalement à genoux l'Afrique et certains
> pays d'Amérique du sud comme l'Argentine, en répétition générale de ce
> qui nous arrivera peut-être demain. Trop tard, le pire est là, une
> grande partie de l'Europe va connaître le sort de l'Argentine évidée
> de ses ressources par le libéralisme de la junte.
>
> Ce qui prouve que les fatalités individuelles des puissants jouent
> encore comme le nez de Cléopâtre qui ne fut pas plus long.
>
> Et donc : "Summer of Love", c’est en même temps un fait de culture qui
> nous invite au voyage parmi des iles historiques de la littérature
> française ou de la littérature étrangère traduite en français, plein
> d’humour, de désir, et de beauté, mais encore de passion jusqu’à la
> mort (Tristan et Iseult), transmettant au prochain l’énergie d’un
> passé littéraire édifiant ou critique de la société par l’amour. Cette
> recherche sélective parmi les fonds de l’antique Grèce jusqu’au monde
> contemporain est le fait d’un professeur de lycée et de classes
> préparatoires qui accomplit ce don par plaisir, après avoir corrigé
> les copies du bac (il dit que les élèves sont formidablement
> sympathiques), et sans épargner sa sensibilité personnelle même s’il
> conduit le sens vrai de la transmission éducative par la découverte,
> ou celui du partage des retrouvailles cultivées, les situant
> exactement à la même enseigne.
>
> Et c’est cela, ce genre de recension de contenus culturels
> traditionnels présentée et argumentée, qu’on pourrait aussi entendre
> par éducation populaire Queer -- et non pas Kitsch -- à travers
> l’hypermedia, grâce au domaine public accessible au téléchargement en
> sources libres (hélas plus fournies en langue francophone par les
> bibliothèques universitaires canadiennes anglaises et américaines, et
> par conséquent dans les sites anglophones plutôt que dans les nôtres —
> quand chacun ici épargne sa besogne en même temps que les droits
> d’auteur, dont ceux des éditeurs limitant délibérément, à titre
> prospectif, la diffusion des oeuvres tombées dans le domaine public.
> [2]
>
> Situer l’éducation au-delà d’une école qui accable sépare et organise
> la division sociale sur la base de l’a-culturation administrée par
> l’État visant la perte de la conscience critique, au lieu de
> l’inspirer. Et bien qu’à cela ne tienne, au-delà nous transmettrons
> autrement et ailleurs, ce qui suppose un double travail — un travail
> pour accomplir nos attributions sociales intégrées, et un travail
> activiste parallèle pour transmettre.
>
> Ainsi chaque jour sauf pendant le week end un article nouveau sera
> mis en ligne dans la revue, l’index de l’ensemble restant ensuite
> accessible au lien permanent sous le mot-clé "Love", où dès maintenant
> on peut suivre le progrès de la mise en ligne quotidienne de ces
> articles :
>
> http://www.larevuedesressources.org/spip.php?mot1207
>
> Surtout téléchargez les livres proposés en ebook pdf attachés au pied
> des articles qui présentent les mêmes ouvrages en streaming, et pour
> les articles critiques vous disposez d'un format pdf en haut de chaque
> page, (cela est légal et ne risque pas de faire encourir de
> désagrément de l’Hadopi ni d'autres Lopsi). En sorte que vous puissiez
> les lire tranquillement au gré de vos disponibilités ensuite, sans
> être obligatoirement connectés, que ce soit sur un ordinateur ou sur
> un Ipad.
>
> Louise (extension d'un collage d'après Orphée)
>
>
> Notes
>
> [1]
> Villon : http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article2028
> Rabelais : http://www.larevuedesressources.org/spip.php?mot1190
>
>
> [2]
> Ne pas oublier qu'un représentatif de Gallimard a pu écrire aux
> administrateurs étrangers des sites de téléchargement des œuvres
> tombées dans le domaine public, archive et wikisource, pour justifier
> sa tentative d'interdire d'y publier des oeuvres en français (ce qu'il
> n'a évidemment aucun droit de faire sauf à prouver l'existence de
> survivants ayant-droits sous ses propres contrats d'édition) : "la
> culture française appartient aux français" -- cela ne s'invente pas au
> pays de Le Pen et du dommage collatéral en élections
> présidentielles;-)
>
>
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>
>
> Quelle incongruité d’évoquer, en ce début d’été 2011, un été de l’amour !
> Quelle provocation de parler d’amour en ce temps où la guerre du tous
> contre tous pour la survie semble un horizon indépassable…
> Quelle banalité si c’est pour contribuer au spectacle d’un monde
> copyrighté et trade-marké où les corps ne s’appartiennent plus.
>
> Sauf vos réserves, nous espérons vivement faire entendre, dans la
> banalité, ce qui nous réunit ; provoquer la réflexion et secouer le
> joug du conformisme. Mais, oui, la référence au bel été californien de
> 1967, que vous avez peut-être connu, apogée de la contre-culture
> hippie, est d’ordre incantatoire…
>
> Durant les deux premières semaines de ce mois de juillet 2011, nous
> pourrions lire quelques belles pages, voire des romans entiers, parmi
> les œuvres qui ont contribué à façonner nos conceptions de l’amour.
> Bien sûr, les absentes nous manqueront, mais le plaisir de lire ou de
> relire emportera ces regrets.
>
> Dans leurs grandes lignes, les conceptions de l’amour qui ont prévalu
> et prévalent encore en nos esprits plongent dans un passé lointain, un
> passé surtout culturel – il ne sera qu’indirectement question de
> biologie. Dans ce monde eurasiatique qu’on pourrait appeler
> indo-européen pour l’occasion, prévaut depuis la plus haute antiquité
> une idée selon laquelle la pluralité des êtres peuvent, par l’Éros –
> ou quel que soit son nom – s’élever jusqu’à l’unité.
> C’est ce que Platon, dans Phèdre et le Banquet (-380), que nous vous
> présenterons, a repris d’un vaste fonds attesté aussi bien chez les
> Celtes que chez les Iraniens. Cette conception de l’amour comme désir
> sans fin, comme frustration aussi bien, Ovide en parlera longuement
> dans ses Amours (-15). Mais à cette époque, l’amour est la plupart du
> temps conçu comme la satisfaction du désir physique, et la passion aux
> relents mortels et délirants n’y est pas valorisée.
>
> Quoi qu’on en pense, il faut bien admettre que notre conception de
> l’amour a été fortement marquée par le christianisme qui, à Éros, a
> opposé Agapè , c’est-à-dire au Banquet érotique a substitué le festin
> fraternel, la Cène. Car, si Éros veut l’union, la fusion des êtres
> dans l’unité supérieure, « Agapè ne cherche pas l’union qui
> s’opérerait au-delà de la vie. ‘Dieu est au ciel, et toi tu es sur
> terre’ », rappelle Denis de Rougemont. Pas d’union possible autre que
> la communion entre êtres humains pour atteindre Dieu.
>
> « Si l’ Agapè reconnaît seule le prochain, et l’aime non plus comme un
> prétexte à s’exalter, mais tel qu’il est dans la réalité de sa
> détresse et de son espérance ; et si l’ Éros n’a pas de prochain –
> n’est-on pas en droit de conclure que cette forme d’amour nommée
> passion doit normalement se développer au sein des peuples qui adorent
> Éros ? Et qu’au contraire, les peuples chrétiens – historiquement les
> peuples d’Occident – ne devraient pas connaître la passion, ou tout au
> moins la traiter d’incroyance ?
> Or l’histoire nous oblige à le constater : c’est l’inverse qui s’est
> réalisé. » (L’Amour et l’Occident, 1938)
>
> Pour Denis de Rougemont, les tendances païennes refoulées à partir de
> Constantin, qui imposa le christianisme à tous les peuples d’Occident,
> se sont exprimées à travers l’amour-passion, une forme terrestre du
> culte de l’Éros qui envahit la psyché des élites mal converties et
> souffrant du mariage. Tout cela ne put se faire que de façon cachée,
> par les hérésies, par la littérature des troubadours (qui puisaient
> leur inspiration en Orient – voir les travaux de Robert Lafont et
> Henri Corbin) et des trouvères (dans le fonds celtique). La raison du
> succès des histoires d’amours adultères est à chercher là. La
> courtoisie et le retour du refoulé païen ont donné naissance au Roman,
> célébration de l’obstacle constitué par le mariage, et dont le mythe
> de Tristan – dont nous présenterons la version de Joseph Bédier Le
> roman de Tristan et Iseut (1900) – reste l’archétype littéraire
> décliné à l’infini jusqu’à nos jours.
>
> La première attestation d’un couple d’amants passionnés est celle
> d’Héloïse et Abélard, qui se rencontrèrent en 1118. Le célèbre roman
> de Jean-Jacques Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse (1761) permet
> de mesurer l’évolution de l’amour-passion, de même, au siècle suivant,
> que la nouvelle de Mérimée Carmen (1847) et l’opéra de Bizet laissent
> violemment sourdre l’Éros païen grâce à l’élément oriental (africain
> disait Nietzsche).
>
> Évidemment, toute la production culturelle n’est pas resté enfermée
> dans cette équivoque, l’hédonisme moderne à travers les expériences
> libertaires et la revendication féminine du désir ont influé nettement
> sur ces schémas. La célébration, dans son recueil éponyme, de Sapho
> (1909) par Renée Vivien ou le parcours amoureux de Colette – dont vous
> pourrez lire Chéri (1920) – ou, plus près de nous encore, les
> revendications de l’amour libre en écho (entre autres et pour revenir
> à nos premières considérations) à la contre-culture hippie, sont des
> voies ouvertes aux contemporains.
>
> Pour finir en musique, quelques chansons de cette contre-culture qui –
> quoi qu’en aient certains et des plus vilains – irrigue encore, depuis
> le Summer of Love ’67 , nos esprits et émeut nos corps !
>
> Régis Poulet
>
>
>
> Lien permanent de l’édito (en couleurs) :
> http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article2049
>
> Rappel du lien permanent de l'actualisation quotidienne de la ligne
> éditoriale "Summer of Love" sur la RdR :
> http://www.larevuedesressources.org/spip.php?mot1207
>
> La page d'accueil de la revue :
> http://www.larevuedesressources.org/
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