[spectre] Chomsky and Chomsky: that's always Chomsky!
Louise Desrenards
louise.desrenards at free.fr
Thu Oct 18 18:04:08 CEST 2012
After evaluating anti-Zionism saying anti-Jewish Chomsky , so
laughable that there is no more comment about it, here is the allied
fundamentalist Christians handing
an address the substance of his thought to finalism,
a misinformation of his scientific methodology as well his dialectical
social positio, from a tautologist view as fake scientific regard.
... Chomsky definitely to be
attacked from all sides is really an active interlocutor!
I received this comment, but I do not know if it will be sent
online or not, so here ...
L.
http://www.larevuedesressources.org/comment-fonctionne-le-monde-de-noam-chomsky,2387.html
from the original source in English
http://www.the-tls.co.uk/tls/public/article1114177.ece
Pardon, pour le français...
Après l'évaluation sioniste déclarant Chomsky anti-juif, si risible
qu'on n'en parle plus, voici l'évaluation intégriste chrétienne alliée
qui prétend s'attaquer sur le fond de sa pensée de scientifique en la
désinformant par le finalisme, pour l'opposer à sa position sociale
"contre-nature"...
... décidément Chomsky pour devoir être
attaqué de toute part est donc vraiment un interlocuteur
actif !
J'ai reçu ce commentaire, mais je ne sais pas s'il sera envoyé en
ligne ou pas, donc voici...
L.
- - - - - - - - --
Réponse à l'article Comment fonctionne le monde de Noam Chomsky
de David Hawkes (traduit par Régis Poulet)
http://www.larevuedesressources.org/comment-fonctionne-le-monde-de-noam-chomsky,2387.html
from the original source in English
http://www.the-tls.co.uk/tls/public/article1114177.ece
C’est pire que vous le dites dans l’introduction. Il y a une
entreprise de malveillance immédiatement discernable, En effet, il n’y
a pas de finalisme dans la linguistique générative, ce qui est
universel c’est le langage mathématique en tant que structure
totalement inventée et abstraite au-dessus de toute loi de la nature,
justement pour définir des codes communs de discussion entre les
chercheurs, et d’abord comme code de négociation critique de son
propre système pour le chercheur qu l’établit, et nullement
l’attribution d’un code universel attribuable à la nature.
Dire qu’il y a Dieu dans la linguistique de Chomsky revient à dire
qu’il y aurait Hitler derrière ce texte, en réalité éminemment
conservateur et intégriste chrétien caché derrière un faux
raisonnement matérialiste, or Hitler était athée. Il simule une
critique matérialiste de la linguistique et attribue une critique
conservatrice à la politique. Ce n’est même pas un registre hétérogène
de deux échelles d’étude dialectique, entre synchronie et diachronie,
c’est tout simplement irrecevable car non pertinent — à ne pas
confondre avec impertinent, car ici nous sommes dans une manipulation
délibérée ou alors face à un inculte ou à un débile léger de niveau un
capable de la performance du raisonnement rationaliste sans concevoir
le sens général de son raisonnement...
Vous me direz que c’est courant aujourd’hui, que de confondre la
performance imitative ou répétitive ou même générative et
transformationnelle, avec la compétence, mais pour autant donner lieu
à communiquer ce genre de performance est alarmant à moins que ce ne
soit pour s’en amuser.
Il n’y a pas Dieu dans les langues selon Chomsky il y a la compétence
(le modèle comme structure évolutive éduquée — et non innée) et la
performance (la capacité dynamique de faire évoluer le modèle).
Si je parle de synchronie et de diachronie c’est qu’en réalité
monsieur Hawkes ne paraît pas ignorer, puisqu’il tente de l’imiter,
mais en falsifiant les règles par une manipulation des données
hétérogènes qu’il considère en les posant comme deux interprétations
opposées, et jugeant selon leur opposition binaire, et non pas comme
deux termes d’une lecture dialectique (il ne pourrait pas puisqu’il
passe à côté des données contradictoires pouvant faire l’objet d’une
dialectique), de ne pas citer que Chomsky est d’abord un grand
structuraliste élève de Zelig Harris, grand émule de Lévi-Strauss.
Harris a mis en place une linguistique structuraliste sur laquelle
Noam Chomsky a établi la linguistique générative, en étudiant les
variations d’une langue à l’autre, les référant, pour les évaluer à
des modèles mathématiques. Il n’y a nullement Dieu là-dedans. Il y a
les mathématiques. Ce ne sont pas des anthropologues ni des adeptes du
gène, tout au contraire ce sont des scientifiques matérialistes
quasiment réductionnistes de leur discipline (heureusement hétérogène)
— si ce n’était la capacité performative des langues d’intégrer
l’environnement (éducation contexte et histoire) qui est
principalement la grande préoccupation scientifique de Chomsky, et ce
qui a mené à concevoir la possibilité des langages experts en
informatique, depuis l’étude non pas des universaux mais des
variations syntaxiques d’une langue à l’autre.
Le structuralisme est une dialectique qui comprend un réductionnisme
du corpus observé dans une tranche d’état de l’objet observé,
descriptif et statique, et la comparaison diachronique entre deux
états de cet objet en des lieux ou des moments différents, mais la
synthèse de cette méthode est dialectique, et admet des données
exogènes avec la considération en durée de ces phénomènes, l’histoire,
qui forcément fait entrer des paramètres externes de l’objet observé
mais qui le modifient. En quoi l’environnement entre dans le
structuralisme au-delà de son dogme, et d’ailleurs on l’a parfaitement
compris avec la performance particulièrement remarquable que Foucault
a faite de son propre usage du structuralisme par rapport aux objets
qu’il a étudiés et les concepts qu’il en a définis, et qui ne
contredit en rien son engagement politique d’autre part, précisément
d’autant plus honnête qu’il n’engage pas sa pensée scientifique
idéologiquement parlant, mais dialectiquement avec sa pratique — et
non conflictuellement.
Exactement comme chez Chomsky.
Mais chez Chomsky il n’y a pas l’histoire des langues qui entre dans
la linguistique générative, sinon l’histoire de la linguistique
générative elle-même à différentes étapes de son savoir, son
épistémologie entrant en discussion avec des capacités de s’évaluer et
de se réinventer, car il y a une rupture en effet entre la langue
maternelle et l’établissement des codes de compétence prédictibles
abstraits, qui s’évaluent seulement mathématiquement et
expérimentalement dans leur capacité de reproductibilité évolutive,
sensés permettre des codes de performance génératifs (et par
conséquent on dit bien : évolutifs du modèle).
Il s’agit des syntaxes des langues éduquées et empiriquement
pratiquées sur le long terme comme modèle particulièrement performatif
des langages mathématiques prédictibles, mais nullement de définir le
finalisme des langues dites "naturelles" en prouvant mathématiquement
l’existence de Dieu dans leur structure.
Il s’agit par conséquent d’une intégration du dynamisme des langues
naturelles dans le traitement des langages scientifiques en quoi c’est
une méthodologie « organique » proche de la nouvelle biologie qui a
prescrit l’exclusivité de l’hypothèse génétique. Et c’est un processus
sémiotique étudié par des penseurs comme Gabriel Tarde (l’imitation et
l’invention et leurs paramètres exogènes).
Ou la situation de Chomsky est plus délicate que celle de Foucault et
de Lévi-Strauss, c’est qu’en effet il n’y a pas de morale ni d’éthique
dans le domaine de l’abstraction qui est son domaine propre, tandis
que les champs d’étude de Lévi-Strauss (le fondateur de la
méthodologie structuraliste) comme ethnologue, et Foucault comme
historien de la pensée et anthropologue des institutions, sont
concrets et demeurent traditionnellement liés à l’éthique. Chomsky
doit donc constituer un système éthique indépendant, un système
sémiotique par conséquent hétéronome (inversant le statut de
l’hétérotopie chez Foucault).
Une fois défini le champ concret de sa pensée politique, de la même
façon il demeure structuraliste dans son évaluation expérimentale des
phémomènes socio-politiques externes de sa discipline scientifique.
Ainsi ses recherches ont-elles été la base de l’informatique
environnementale que nous connaissons aujourd’hui, et des langages
experts requis pour dynamiser en réponses les grandes banques de
données capables de résoudre ou du moins de suggérer des solutions aux
problèmes posés par les scientifiques qui les questionnent, mais
également les dispositifs militaires numériques de l’armement, de la
reconnaissance des formes pour bombarder des cibles au Vietnam
jusqu’aux drones.
À ce moment là que fait Chomsky, par exemple au moment de la guerre du
Viet Nam, quand il constate l’effet de ses recherches contre un peuple
en lutte ? Il se retire de cette recherche au risque d’être mis au
banc de la Recherche sur les langages par l’armée qui en est le
principal financier sinon le financier exclusif. D’une certaine façon
cet engagement éthique lui vaudra le redoublement de sa notoriété
publique et médiatique aux États-Unis, mais pas le maintien de
l’importance du leadership institutionnel et opérationnel qu’il avait
dans la Recherche. Seulement ce qu’il avait fondé était tel qu’on ne
pouvait se passer de sa présence. Pourtant il a assumé les risques et
a pris le parti de son changement d’un statut de pouvoir à un statut
critique, sans renier son champ scientifique.
Il requiert son engagement matérialiste d’anarcho-syndicaliste qui
instruit d’abord l’engagement critique éduqué du sujet qui pense,
capable de performance de la conscience, dans un rapport au monde non
seulement extensif de lui-même mais extérieur à lui-même pour mémoire
de ce qu’il ignore (attitude éminemment scientifique expérimentale, et
philosophiquement sceptique), c’est-à-dire, entre autre, l’usage
guerrier pouvant être fait de son travail pacifique, (pour renvoyer à
Einstein, qui informé par Niels Bohr — lui-même par Eisenberg — de la
préparation d’une arme totale nazi, adopta alors auprès de Roosevelt,
la position contraire de celle de Chomsky, en cautionnant l'arme
atomique -- mais il faut rappeler que la condition demandée par les
scientifiques pour y participer était qu'elle dût être partagée entre
tous ceux qui combattaient le nazisme et notamment avec l'URSS. Ce
avec quoi Roosevelt tomba d'accord -- mais pas Churchill, qui répondit
non à Niels Bohr, trop tard pour que les physiciens pussent s'en
retirer). Et sa conclusion -- celle de Chomsky, sans doute informé par
ce qui arriva à Oppenheimer, est qu’il doive se retirer de la
recherche militaire.... Or comme on l’a expliqué c’est exactement ce
qu’il a fait au moment de la guerre du Viet Nam, alors qu’il était le
leader des recherches payées par les militaires au MIT.
Et c'est ce qu'il demeure à faire aujourd’hui dans les situations
analogues, du moins n’étant plus que professeur émérite il le poursuit
au niveau de ses textes. et de ses interventions critiques et
engagées.
La cohérence exigible par de mauvais ou faux penseurs comme monsieur
Hawkes serait-elle de déployer la cohérence de façon rationaliste et
naturaliste comme l’ont fait les penseurs qui ont soutenu le nazisme
et la collaboration, précipitant leur potentiel créatif dans la plus
lourde des idéologies ? Pourtant, certains n’y ont pas sombré, par
conséquent ils exerçaient bien la différence entre la liberté de
penser qui n’est pas une représentation mais une innovation abstraite,
et la réalisation matérielle de la pensée. C’est vrai, Heidegger y a
cédé, et c’est sa grande faiblesse éthique qui se dévoile en volonté
de puissance sous sa philosophie magistrale, que d’avoir envisagé un
universalisme du monde concret en tant qu'objet civilisationnel à
l’égal d’un objet philosophique. Mais il l’a regretté rapidement et
s’en est retiré avant la fin d’Hitler. N’empêche, il a failli d’avoir
engagé sa pensée philosophique socialement en elle-même, n’en déplaise
à Hannah Arendt. La question n’est pas morale mais du statut
philosophique de devoir distinguer entre l’objet de la pensée et
l’objet de la société (merci Saussure en deça), et en tous cas c’est
une faute que Chomsky n’a pas commise, alors que des machines
infernales comme celle proposée par le texte de monsieur Hawkes ne
mènent qu’aux guerres binaires intellectuelles et matérielles.
Il est tout à fait logique, n’étant plus directement impliqué dans la
recherche scientifique elle-même, vu son statut universitaire émérite
dû institutionnellement au fait qu’il ait atteint l’âge de la
retraite, sans discontinuer d’être utile au système auto-critique des
universités de recherche qui se respectent, où essentiellement il
encadre des travaux d’étudiants, que son activité de penseur politique
prenne le pas sur son activité scientifique, puisqu’il n’a plus de
statut de chercheur scientifique depuis lequel il pourrait poursuivre
de se développer (car il le fait à travers son travail politique).
C’est d’abord, parce que jamais le point de vue politique ne l’a
déserté depuis sa jeunesse élevée dans la différence de ses cultures
(ascendante et environnementale), au sein même de sa famille, un
matérialiste qui gère aussi la théorie et la pratique selon
l’expérience directe des réalités dans lesquelles il s’implique (en
témoigne sa relation entre les sciences et la société).
Par exemple, le mouvement BDS lui pose un problème éthique, alors il
se rend en Israël pour faire une conférence mais cadrée par le
redoublement d’une conférence en Cisjordanie. Au moment d’aller parler
devant une assemblée de palestiniens, à leur tour, il est empêché manu
militari d’aller en Cisjordanie. Des israéliens alarment le pouvoir
pour en permettre la possibilité, car Chomsky a vécu plusieurs années
avec son épouse dans un kibboutz, quand ils étaient jeunes parents, et
finalement elle est accordée, et même le pouvoir insiste pour qu’il y
aille. Et à ce moment là il répond : non. Et il ajoute « cela pour le
coup reviendra à un boycott ». N’est-ce pas l’attitude que l’on
devrait attendre de tout activiste anarcho-syndicaliste que de se
déterminer collectivement en fonction des réalités éprouvées
individuellement, d’après leur évaluation théorique ?
Voilà Chomsky.
A. G. C.
--
-----
More information about the SPECTRE
mailing list